jeudi 12 avril 2007

Le bon choix

J’ai rencontré ce matin mon amie Pipelette chez l’épicier. A son habitude, elle pérorait au centre de quelques ménagères. D’après les échos qui me parvenaient, il était visible que ses voisines n’étaient pas d’accord avec elle quant au sujet de ses idées politiques.
Lorsqu’elle m’aperçut, elle leur dit un au-revoir dénué du désir de les rencontrer à nouveau. Depuis quelques temps, elle m’honore d’un baiser à chaque fois qu’elle m’approche et cette fois-ci, je le trouvais plus chaleureux que d’habitude :
- « Comment voulez-vous que ça marche entre cent milliards de Français (!) quand on s’aperçoit que plus des trois-quarts sont « anale-fabettes » comme ces deux oies que je viens de quitter ? Quand on ne comprend rien à la politique, on ferait mieux de se faire muette, et de reprendre le tricotage d’un « pull au vert » pour son homme... même si à l’arrivée, il est trop long ou qu’il lui cache à peine le nombril. »
Elle monta péniblement les marches de ma petite jungle, et accepta avec plaisir, d’abord la chaise que je lui tendais, puis la tasse de café de tradition :
- « Saint-Rital ! Y a pas à dire : dès qu’on s’assoit, ça fait drôlement du bien aux fesses et encore plus aux genoux. Ma pauvre bonne amie, vous avez entendu ces cruches ? Elles ont sorti leurs griffes contre la malheureuse Ségolène et ça, je ne peux l’entendre. Vous comme moi, nous avons fait notre choix, pas vrai ? Cochon qui changerait d’avis ! Dire que cette femme merveilleuse s’est faite pèlerine comme jadis les Pénitents du Temple, à cette différence près qu’elle a préféré une rose à leur bâton noueux, et tout ça pourquoi ? Je vous le demande ! Pour remettre en état de bon fonctionnement la charrette de Monsieur Chirac ! C’est vraiment donner des diamants à une cochonne ! Tenez je sens que je vais me payer une crise de foie ! Je me trouve toute barbouillée... »
Je l’écoutais tandis que je continuais à peler mes patates.
- « Aller me ravitailler signifie pour moi : « relax ». C’est le moment où je peux aussi bien décider de ce que je vais offrir à mes petits d’Italie pour leur buon natale, ou ressasser ma colère contre Gina, ma belle-sœur, qui me rabaisse tout le temps (etc...). Dans mes jours de regret, pour ne pas assez prier la Sainte-Marie et sa petite famille, je fais défiler à ce moment toutes les prières que je connais, jusqu’au moment de l’épuisation où j’ai enfin fini de préparer ma soupe. Moi, je ne fais pas partie des compliquées. C’est pourquoi je me suis fabriqué une religion à la taille de ma convenance, le principal étant que je n’oublie pas de dire un petit bonjour ou bonsoir à tous ces élus qui peuplent le ciel. »
Elle s’arrêta enfin et je crois qu’elle le fit pour respirer un bon coup. Pour ne pas manquer aux usages terminant ses visites, elle me demanda mon sécateur pour couper quelques fleurs « qui seront mieux dans un vase chez elle que sans eau sur la plante ».
On peut dire que mon Elsa ne me mâche pas les mots mais elle me connaît, la friponne : je ne me fâcherai jamais avec elle qui, même seule, constitue une véritable chronique. C’est si utile pour quelqu’un qui se trouve souvent à court d’idées... Un éclair de génie vient d’illuminer ma route : Madame Pipelette, alias Elsa mérite bien de gagner quelques galons. Dorénavant, vous trouverez dans ces écrits les chroniques de Madame Pipelette qui ont, paraît-il, la préférence auprès de mes chers amis lecteurs.
Pour changer un peu de romance, si je vous parlais de ma seconde amie : Ségolène ? Sa devise demeure « De l’audace, toujours de l’audace ». Madame « JE » reste fidèle à elle-même et ose toutes les audaces. Elle est la reine sur les écrans de TV, la « Une » de la Presse sans vraiment se presser, et elle a bien raison d’en profiter car après les Présidentielles où elle ceindra peut-être l’écharpe tricolore, elle aura tout le temps de réviser un vocabulaire parfois bancal. « Ceci dit » comme dirait Mohammed, il est évident qu’elle va nous manquer, notre gazelle ! Toutefois, elle aura sans doute le temps d’approfondir un mystère ayant pour objet les restes de notre Jeanne-la-Lorraine, dont elle semble faire partie des « fans ». En fait, d’après un récent article paru sur « Nice-Matin », ces présumés restes seraient en réalité des fragments de momie. J’entends d’ici Madame Pipelette crier :
- « Bien sûr errare humano est, mais vraiment, on se moque du popolo. Si on part de là, on va devoir réviser tout ce qu’on nous a appris sur le passé. Par exemple que le panache d’Henri IV n’était peut-être qu’une plume récoltée sur la poule avant de la mettre au pot ? » Ne haussez pas les épaules car, pourquoi pas ?
Vendredi 6 avril, un dossier sur les Présidentielles nous informe de toutes sortes de belles choses : Monsieur François Bayrou : « Stabilité et simplification ». Voilà qui fera plaisir à mes héritiers au moment du partage.
Monsieur J.M. Le Pen : « Créer un choc fiscal ». Inutile de le créer puisque sitôt qu’on dit « fiscal », on peut s’attendre à un choc.
Monsieur Nicolas Sarkozy : « Réduire les impôts directs ». (Je crois que je vais opter pour Nicolas... à moins que la suivante n’ait un programme plus alléchant).
Au diable la gazelle ! elle annule les baisses d’impôts accordées aux plus riches. Qu’est-ce que je vais faire des misérables millions d’euros qu’il me reste après avoir « garé » mes deniers aux Pays-Bas et en Suisse ? Vraiment, c’est trop de soucis d’être riche ! C’est à vous dégoutter d’épargner...
Revenons aux candidats puisque ce sont les vedettes du jour.
« Royal Ségo ne répondra plus aux attaques », c’est ce qu’a annoncé dernièrement la femme à la rose du P.S.
« PERSONNALITES » : La future ex-première dame de France, soit Madame Bernadette Chirac affiche ses sentiments en se faisant photographier avec Monsieur Sarkozy. Monsieur Yannick Noah, ancienne vedette du tennis et nouveau chanteur, donne sa préférence à notre Royale Ségolène. Quant à Monsieur J.M. Le Pen, il a très mal accepté l’accueil hostile qu’il a reçu chez les élèves de Sciences-Po, lesquels l’ont chahuté tandis qu’en retour, il les traitait d’imbéciles.
En bref, Madame Pipelette n’est pas mécontente de sa chronique d’aujourd’hui.
Elle vous dit avec amitié : « Au-revoir et à demain ».
Pipelette.
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