samedi 8 juillet 2006

Que signifient nos rêves ?

Très sincèrement, je vous avoue que je ne puis vous donner une réponse qui puisse tenir debout. Dans ma jeunesse, on fredonnait une chanson dont je vais vous donner quelques notes d’une voix pas trop éraillée:"Les rêves que nous faisons, sont sans rime ni raison; il ne faut jamais y croire." Une énigme comme tant d’autres qui jalonnent notre existence. C’est là l’unique explication que je peux vous offrir et je sais pertinemment qu‘elle ne peut vous satisfaire. Comme toutes choses incompréhensibles, laissons le soin de les régler à des cerveaux qui peuvent en être capables... si toutefois, il en existe. Mais, comme me le disait autrefois mon vieux docteur de famille pratiquant à ce jour dans le domaine céleste:" Que voulez-vous, ma chère amie, nous ne sommes que des hommes et non des dieux." Aujourd’hui, s’il revenait contre son gré, sur cette terre, il m’avouerait son ignorance sur le sujet. Qui n’a connu ces réveils en sueur, après avoir traversé des situations tragiques, ou quelques scènes inachevées dont on aurait bien voulu connaître la fin? En définitive, on rêve souvent de choses qui par hasard, se réaliseront à côté de celles qui ne parviennent qu’à vous angoisser l’espace d’un moment, et qu’on éloigne par crainte enfantine de les voir prendre forme.
Ma fille Hélène, toute petite, faisait souvent d’étranges rêves. Un exemple pour confirmer mes dires. Un matin, au réveil, elle me dit que notre voisine était morte et peu après, j’apprenais son décès. Il est deux rêves, qui m’ont particulièrement marquée. Rien ne m’ôtera de l’idée qu’ils furent prémonitoires, comme si le ciel avait voulu me préparer au coup du sort, qui allait m’atteindre au moment de mon lever. Le premier, la nuit précédant l’arrestation de mon mari, par les Italiens lors de la dernière guerre, j’avais fait un rêve étrange. Un prêtre m’avait tendu une immense croix puis m’avait ordonné de la porter du seuil de l’église, jusqu’au maître-autel. Le lendemain, et pour une durée de neuf mois, mon époux partit pour le camp d’internement de Sospel.
Beaucoup plus tard, j’attendais mon troisième enfant. Une nuit j’avais rêvé qu’une femme aux longs voiles noirs, me faisait des croix sur le ventre. Peu après, je perdais mon bébé. Vous ne vous étonnerez pas, si je vous affirme que tout au moins à mon sens un peu primaire, aux yeux de ceux qui jouent les esprits forts, les rêves peuvent nous prédire un futur, que seuls les dieux connaissent. Depuis lors, il m’arrive très souvent de me retrouver dans des lieux, des situations, des habitations où je me trouvais des décennies en arrière. Il y a toujours auprès de nous une parente, une simple voisine de palier, ou une ménagère rencontrée chez l’épicier du coin qui, jouant les pythonisses, trouvent toujours le pourquoi et le comment de ces bizarreries se produisant au moment où nous n’avons aucun moyen pour les combattre. J’opposais mon droit de veto en répliquant qu’il m’était souvent arrivé de faire cesser un cauchemar par ma seule volonté, en appelant le réveil à ma rescousse.
Je viens de retrouver un" Ici Paris " datant de quelques mois, qui traite du mystère des rêves. Il est conseillé de les " décrypter ". Le moment est venu d’écouter les conseils d’un psy. Laissez près de votre lit, une feuille de papier, plus un stylo. Au réveil, vous inscrirez quelques bribes qui vous aideront à mémoriser votre rêve. ou gardez les yeux fermés pour conserver l’atmosphère que vous venez de quitter. Malheureusement, quand mon réveille pas trop matin, me rappelle à l’ordre, c’est pour sauter du lit, aller chauffer le café de la " petite", puis, le lui monter. Ouvrir les volets, dire deux mots à l’enfant, trébucher sur la descente de lit, tout cela évapore très vite les quelques miasmes de cauchemar ou rêves idylliques que je venais de voir surgir dans un domaine mystérieux.
J’envie Steven Spielberg lequel a inventé " E.T " en dormant. On peut dire qu’il fait des rêves en or, que tout un chacun voudrait bien mettre également à son actif. Ainsi, plus il dort, et plus il amasse de dollars. Vous avez bien lu depuis que vous faites office de livre de chevet qu’ aucun de mes rêves ne m’a rapporté le moindre euro. Mais je ne suis pas pressée: un jour viendra où mes songes ne seront plus des mensonges. Il ne me reste plus qu’à pondre dans mes 7 heures de sommeil, un bouquin digne de figurer parmi les best-sellers. Une broutille!!!.Avant de quitter le domaine onirique, je vais vous apprendre, si vous ne le savez déjà, que le pauvre Beethoven sourd le jour, entendait ses sonates pour piano, en dormant la nuit. Une liste d’exemples suivie de leur signification, est offerte aux lecteurs de cet instructif illustré. Y figurent: rêver d’eau;de maisons;d’arbre;de la terre;d’un trou; du feu;de l’air; d’un oiseau et pour finir, d’un animal féroce. Le bouquet se trouve en finale. Je vous le livre tel quel:
" Les contenus de nos rêves sont d’ailleurs souvent sexuels: rêver de bâtons, de serpents ou d’armes ( couteau; fusil ) évoque le sexe masculin. Les objets aux formes arrondies et creuses, symbolisent le sexe féminin. Une échelle, un escalier, une clé peuvent représenter le rapport sexuel. ( Je me demande où le reporter de l’article est allé chercher de telles précisions, car rien ne pouvait être aussi clair et net.)
Avant de vous dire au-revoir, laissez-moi vous révéler ce que j’estime être un scandale. A l’heure où on nous étale des enfants victimes de malnutrition, affamés, squelettiques, les stars du jour encaissent des cachets astronomiques pour le seul plaisir de les voir apparaître sur les écrans de la TV. A titre d’information, je vais vous citer pour ouvrir la marche vers les trésors, Monsieur Johnny qui, paraît-il, est reparti de la Star Ac’ plus riche de 75000 euros. Applaudissez le trio gagnant Hallyday, Michel Sardou et Charles Aznavour. Les faveurs de Monsieur Aznavour dépassent largement, celles d’une compagne d’un soir: entre 75000 et 150000 euros. Suivent des exemples qui vous donnent le tournis et finissent par vous dégoûter d’écouter des voix aussi onéreuses. J’aimerai bien savoir... mais autant vouloir aller embrasser Madame le Lune!!!, combien ce petit moineau du nom de Piaf, ou Mariano, ou Tino Rossi et tant d’autres dans le passé, touchaient en guise de cachet, pour apparaître sur les scènes parisiennes et d’ailleurs. Mais, je serais peut-être déçue et alors, avec chagrin, je verrai se ternir un peu, l’éclat posthume de leur passage sur la Planète Terre
J‘arrête là une nomenclature des célébrités qui osent surestimer trop souvent, des dons peu évidents Mais n‘oublions pas que si l‘intéressé bénéficie des bonnes grâces de la Presse et la Télévision, un grand pas est fait pour lui assurer une bonne place sur scène, en France et plus tard, à l’étranger.
Mais je m’attends à un coup de boomerang de la part des personnes visées. Elles vont me rétorquer qu’elles ne sont pas les seules à profiter d’avantages substantiels. Elles me bombarderont subito de noms que je connais fort bien ... et vous aussi. Alors, que voulez-vous que nous fassions? Laisser les choses aller à vau l’eau. Après tout, nous ne pourrons jamais faire un monde nouveau, à notre convenance, si nous n’enterrons pas l’actuel. Billevesées. Vision fugitive d’une Eve et un Adam qui ont du passablement décevoir leur Créateur. Mais eux, au moins ont joué leur rôle sans toucher un seul petit euro, pour leur peine.
Avec mes salutations du soir.

mardi 20 juin 2006

La chaleur

Un rêve insensé pour rafraîchir les heures: les arroser comme de vulgaires plantes.. Vous me diriez que çà ne tient pas debout et vous auriez raison. Il faut nous résigner à subir cette température semi-coloniale avec le courage habituel du Français face à ce qui ne peut être évité. Chaque jour, je regarde les nuages arrivant d’Italie d’un air belliqueux mais ces combattants doivent se sentir fatigués et leur colère s’émousse comme une épée qui a trop servi. Il paraît que la canicule aurait tué cette année 2006, 112 personnes, dont pour plus de la moitié, d’un âge avancé. Si je ne faisais pas partie de cette catégorie, je dirais que c’est normal ( faites comme si je n’avais rien dit!) « Juillet le plus chaud depuis 1950 », nous apprend le journal. La vague de chaleur a duré 19 jours, loin du bilan catastrophique de 2003. De quoi on ose se plaindre? J’avais écrit ce qui précède voilà trois mois et aujourd’hui, on ne peut plus parler de chaleur. Les petites laines ne sont pas de trop, et le temps qui passe nous rapproche des pluies. Il faudrait bien que çà se produise, car les plantes et les arbres, après avoir puisé de leurs racines, un peu d’humidité dans le sol, seraient bien aises de recevoir une belle ondée, de l’eau du ciel. Cela me remémore un fait qui s’est produit voilà maintenant bien longtemps. Pour « me regonfler les accus », après une méchante grippe, les Facultés m’avaient expédiée à la montagne, et j’avais choisi Saint-Etienne-de-Tinée. Cette année-là, la sécheresse sévissait à tel point que Monsieur le curé, dans ses messes, s’unissait à ses fidèles, pour demander au ciel sinon la mousson, mais tout au moins, une bonne averse. Hélas, le temps passait sans que le moindre petit nuage, viennent précéder les gros pour faire revivre les plantes qui continuaient à se dessécher. Un matin, un bruit anormal me fit lever d’un bond. De ma fenêtre, je vis défiler dans le petit sentier derrière l’hôtel, Monsieur le curé, son modeste clergé et, parapluies protecteurs en mains, les fidèles enfin satisfaits, faisant des arrêts devant chaque petite niche, abritant des élus célestes. La pluie enfin était là. Mais après une bonne semaine où elle ne cessa, les fidèles en eurent assez. Ils demandèrent au pauvre curé, de prier le Ciel de faire cesser le déluge. Ce dernier, qui ne manquait pas d’humour, leur répondit qu’ils ne devaient pas se plaindre s’ils avaient été entendus au-delà de leurs désir: « Vous avez voulu la pluie, par le biais de ferventes prières? Eh bien, de quoi vous plaignez-vous? Vous avez été exaucés. Qu’est-ce que vous pouvez exiger de plus? Quant à moi, je n’y peux rien, si ce n’est m’incliner devant la volonté du Seigneur. » Et la pluie cessa lorsque ce dernier le voulut bien. Comme vous pouvez le supposer, les fidèles ne furent pas contents et en voulurent au curé pour sa réponse. Punition du ciel ou résultat des prières des fidèles vindicatifs: le pauvre curé tuberculeux, qui avait obtenu sa cure, pour soigner ses poumons malades, quitta Saint-Etienne pour l’hôpital d’où il ne tarda guère à décéder.