jeudi 3 mai 2007

Une gazelle bondissante

Les jacassements se poursuivent, entre les divers volatiles, dans le poulailler de la Politique Française - Républicaine et Indestructible. En écrivant ces mots, je ressens une grande fierté d’être née dans ce pays portant une telle étiquette, et qui a eu l’honneur de voir naître Jeanne d’Arc et, Ségolène. Ah! Combien elle est royale vêtue simplement d’une petite jupette et d’un corsage comme la plus modeste ouvrière d’usine. Voyez et admirez avec quelle classe, elle porte ces vêtements!!! Mais bien sûr puisqu’elle est Royale. Le seul détail, qui pourrait choquer les médisants, concerne ses chaussures. On pourrait les estimer dangereuses à porter lors des réceptions qu’entraînent les Présidentielles. Lorsque notre Royale Ségo, aura franchi définitivement, la ligne la séparant de la commune des mortelles, pour devenir une haute personnalité, vous imaginez la confusion qu’elle ressentirait si, en montant les marches majestueuses du podium, elle s’affalait de tout son long? Et cela pourquoi? Parce que, pour une fois, elle aura voulu être une femme, avant d’être à la tête de l’organisation du pouvoir, en France. C’est un choix et il est difficile à dire pour Monsieur Giscard et à la faire spécialement pour une Madame MOI/JE ou, plus pompeusement, « la femme à la rose. »
Heureusement, le temps des cerises se profile. Il estompera les remous causés par ces présidentielles qui vont avoir en conclusion, une nouvelle présidence. Les discussions continuent à opposer les pros et les antis Ségo/Nico. J’ai l’impression de rétrograder et de retrouver l’atmosphère des élections d’autrefois avec défilés et pancartes revendicatives brandies par les manifestants, avec la même hargne aujourd’hui qu’alors. Mais la Marionnette d’ici ou d’autres horizons, adore ce genre de spectacle et les discussions qui en découlent. Ce soir, je suis persuadée que la foule rentrera très tôt au logis pour ne par rater l’affrontement des deux derniers candidats à la présidence de la République.
Madame Pipelette, nous recevra, Jacqueline et moi, pour assister à ce duel qui dépassera largement nos frontières. Afin de nous allécher, elle propose de nous servir un clafoutis aux prunes, dont nous lui donnerons des nouvelles, ce qui en bref, signifie que des comme çà, nous n’en avons jamais mangé. Comment résister à un tel piège lorsqu’on est réputé dans la famille comme étant des plus gourmandes?
A notre arrivée Elsa / Pipelette se retourna à peine pour nous faire une bise privée de sentiment. Elle retourna illico vers sa TV et recommença à tourner les boutons jusqu’au moment où, enfin, elle trouva la station qui, tout à l’heure, lui donnera toute satisfaction au point de vue luminosité. Je dois à la vérité de dire que ces préliminaires sont indispensables pour obtenir une vision d’à peu près et non d’impeccable. Il faut préciser que cet appareil date d’une quinzaine d’années. Nous nous étions réunis à quatre pour lui offrir ce cadeau de noces mais à présent, l’appareil est dans la même situation que ces vieux chevaux à la retraite, qui ne tiennent encore debout que parce que c’est la mode.
Aldo nous invite à aller boire une tasse de café, suivi d’un petit verre de gniole, à la cuisine où l’ambiance sera plus calme. C’est un homme placide que j’aime beaucoup car il est le contraire de sa femme: lui réfléchit avant de parler! Il nous dit qu’il attend avec impatience la fin de « ces mascarades » ( Excusez-moi, mais c’est là le mot qu’il a employé pour parler des présidentielles ) Il a ajouté que même quand le Duce s’est allié avec Adolph, on n’avait pas pavoisé ( le menteur!!! ) comme on le fait pour ces présidentielles, ce qui a eu pour conséquence de mettre en rogne sa tendre épouse: « Aldo, tu nous pompes l’air!!! Tu sais pas ce que tu dis! Souviens-toi comme alors, tu te faisais encore plus petit que tu l’es! « Puis, se tournant vers moi:« A chaque fois qu’on frappait à la porte, il se faisait dans la culotte à l’idée que çà pouvait être les bersaglieri qui venaient l’arrêter. » A quelques heures de cette conversation, elle m’a avoué qu’alors, elle avait la frousse bien plus que son mari parce qu’une voisine lui avait dit que « s’ils » ne trouvaient pas l’homme au domicile, ils « embarquaient la femme ».
Ma charmante Pipelette revint très vite à ceux qu’elle appelle les « héros du mois d’avril ». A son avis, Ségo est une sainte femme qui se dévoue au nom sacré de la France : « mais vous verrez poursuivit-elle, elle sera loin d’être récompensée et c’est le nouveau Napoléon Sarko, qui sera président de la République, à sa place. Bah! Après tout, elle n’a peut-être pas l’étoffe d’une Madame Meyer et c’est sans doute mieux que Napo/Nico remporte le gobelet. Avant de vous quitter, ma chère grande amie, il faut que je vous dise que ces élections, différentes des autres, viennent d’apporter des seaux d’eau à mon moulin. Inutile de vous redire que je suis l’aînée de dix enfants et que je suis loin d’avoir été bien instructionnée. Pourtant, j’aimerai bien apprendre, pour paraître moins bête devant les gens. Hier, j’ai lu sur le journal le mot curieux de « victimisation ». J’ai demandé une explication à mon petit voisin Riri, mais malgré qu’il soit à la place honorable de 18ème de sa classe de 6ième, il n’a pu me donner une réponse. Alors, j’ai ouvert ce petit Larousse que je tiens de vous mais là encore, nulle réponse. Vous savez ce que j’ai pensé? Ca doit être un mot tiré du vocabulaire de la Gazelle? Ou alors, il doit faire partie de « l’espéranto », cette vieille langue parlée dans le temps, par les partisans de la canne à pêche appelée, la gaule.
Surtout, chère grande amie, n’oubliez pas de venir ce soir pour le face-à-face.
« Aldo vous fera goûter à une gniole que son frère Gino, vient de lui envoyer de Biella. » Je n’ai pas eu le courage de lui dire que je détestais l’alcool. Elle sera toujours à temps d’être navrée lorsque je lui refuserai son petit verre à liqueur.
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