mercredi 9 mai 2007

Monsieur le Président

A l’heure actuelle, il fait ses dernières brassées à Malte. Demain commenceront les charges que lui a conféré le titre envié de président de la République. Il ne pourra plus se comporter comme tout le monde tout d’abord à cause de ces gardes du corps qui ne cesseront de le suivre. Pourra - t’il encore aller danser incognito, la czardas, au pays de ses aïeux? J’en doute. Malte va être un indispensable relax avant d’entamer les choses sérieuses. Toutefois, je me demande si parfois, il ne va pas regretter le temps où il n’était que Napo/ Nico/ Sarko. En aspirant à cette tricolore écharpe, tout çà, il le savait mais comme la plus modeste des Marionnettes, il fut tenté de devenir un important personnage, malgré sa taille du même niveau que celle de son prédécesseur, Napoléon Ier.
Il ne dansera plus la Czardas. La Valse Viennoise la remplacera dans les salons de l’Elysée. Vers quel destin se dirige-t’il et NOUS dirige-t’il? Ne sera-t’il pas parjure, ainsi que l’ont été ses prédécesseurs? Pour l’instant, Madame Pipelette ne peut que constater avec humeur que son héros l’a trahie avec une évidente fausse simplicité. Tant pis pour elle! Je l’avais prévenue de se méfier de la teinte de ses yeux...
Pour sa « première promenade présidentielle », il n’a pas choisi un petit cabanon, grand comme un mouchoir de poche pour y roucouler avec Cécilia, sous le regard attendri de ses filles mais un immense yacht sur lequel ils doivent se perdre lorsqu’ils ont un besoin urgent à satisfaire. Il coûte paraît-il la coquette somme de 173.000 Euros la semaine, en location mais ne poussez pas de hauts-cris: il paraît, d’après Monsieur le Président, qu’il ne nous en coûtera pas un sou, à nous, les troupeaux de vaches à lait. Alors, de quoi nous plaindrions-nous? Toutefois, ne soyons plus candides; ne nous laissons plus aveugler par la poudre aux yeux des explications oiseuses qu’on nous fournit dans une Presse bavardant en pleine liberté. Dernièrement, elle nous apprenait que tout avait été dit. Il me semble qu’on ne faisait que commencer! Réfléchissez un instant, sans les énumérer, à tous les avantages dont profitent les chefs d’Etat et vous constaterez que la place est si bonne que les aspirants au titre, ne manquent pas. Il peut être d’un parti de droite ou de gauche, se flatter indûment d’être apolitique, le résultat est là pour vous prouver que je ne suis pas comme mes sœurs Pipelette, une mauvaise langue.
Ce vaste bâtiment me ramène vers mes jeunes années où j’étais allée voir au cinéma des « Variétés », à Marseille, « La Croisière du Navigator », bien sûr, un film muet des années 1930. Il partait en plein mélo car Buster Keaton, la vedette, venait d’être éjecté par le père de son aimée, alors qu’il venait lui offrir un bouquet de fleurs. En plein désarroi, il était monté sur un paquebot, qui prit rapidement la mer... et le pauvre Buster, se trouva le seul passager du bâtiment. Pour ne pas mourir de faim, il plonge un œuf-coque dans une marmite contenant pour le moins 10 à 15 litres d’eau. Les quiproquos se succèdent.
On aurait pu supposer que le couple célèbre, choisisse un estaminet en pleine campagne pour y passer leur nuit de pré-présidence, et qu’ils s’y rendent, pédalant sur un « tandem » par économie. Pas du tout: c’est l’hôtel « Fouquet’s » qui eut l’honneur de les accueillir avec leur nombreuse suite, à leur descente d’une somptueuse automobile. Je ne m’étendrais pas plus sur le nouveau train de vie de Monsieur le Président qui, pas plus lésinant que les autres, choisit ce qui est le plus confortable: « Ma chère grande amie, me dit Elsa, j’avoue que tout çà me donne un peu mal au ventre. Je suis pacifique mais je commence à comprendre l’état d’esprit des Français face aux excès de Marie-Antoinette qui eut, paraît-il la cruauté de dire que « si les Français manquaient de pain, qu’ils se nourrissent de m.... » le dernier mot des plus odorants, travestis en... brioche!!! Cet exemple, traduit bien les sentiments, que parfois éprouvent pour nous, ceux qui vivent de notre labeur. Heureusement, il y a les autres. Mais, doux Jésus, dans quelle décevante minorité !!!... »
Madame Pipelette s’incline devant l’amitié qui unit notre nouveau Président et Monsieur Bolloré. On dit souvent: « Amis jusqu’à la poche » mais en cette circonstance, ce serait à mauvais escient. Il est vrai que Madame Pipelette, voit souvent le mauvais côté des choses. Aussi, c’est la faute de son métier qui lui montre à son avers, les heureux de ce monde et les parias, dans son revers. Je lance un dernier regard concernant l’avenir, sur ma boule de cristal. Je vois qu’hélas, on n’a rien sans contrepartie et je suppose que Monsieur Bolloré n’aura pas eu à faire à un puissant ingrat. Il y a toujours un rendu pour un prêté. Attendons la suite.
Bonne nuit, ma Pipelette.
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