mercredi 18 avril 2007

L'engin de demain

On est bien obligé de reconnaître qu’il est très loin de ressembler aux voitures de luxe que, dans les années 1930, on pouvait voir défiler sur la place du casino, à Monte-Carlo. Mais il faut avant tout, savoir apprécier l’heure présente. Je me suis tellement imprégnée de cette vérité, que la nuit dernière, j’ai rêvé d’un meilleur monde où nombre de choses s’étaient transformées. Les roses pouvaient rester dans des vases sans la moindre eau durant des années, sans se flétrir. Les femmes avaient renoncé à se farder, ce qui les rendaient cent fois plus jolies.
Lorsqu’un malade allait consulter son médecin, à sa sortie, le praticien mettait la main sur son épaule, en lui disant: » Vous ne me devez rien, mon pauvre ami! Vous me réglerez ça quand ça ira mieux. En attendant, prenez donc ce chèque pour régler votre pharmacien » Le percepteur en faisait autant sans hésiter tant il était ému devant cette Marionnette en loques, qui venait lui payer sa contribution aux frais d’entretien de Marianne. Le président de la République, dès l’an 2O10, avait refusé de puiser dans la tirelire de l’Etat, pour s’offrir de beaux changements d’horizon. Les chefs d’Etat communiquaient entre-eux uniquement par le biais de la correspondance car ils avaient lu que, jadis, les paroles s’envolaient et que^pour être plus sûrs que les messages parviennent, il valait mieux écrire, fusse comme les chats. Leur femme se passait de femme de ménage, pétrissait de ses blanches mains la pâte à vermicelle et macaronis, briquait les parquets des Ambassades, qui devenaient comme des miroirs, tandis que leur mari, cet homme économe sans friser la lésinerie, ramassait les mégots de ses cendriers, pour fabriquer d’autres cigarettes. Ils pouvaient ainsi faire face aux études de leur progéniture, celles-ci ne dépassant jamais le diplôme du Certificat d’Études ( 1 ) Avec de tels intendants, on pouvait être sûr que pas un radis ne serait détourné de la caisse dont ils étaient les seuls à connaître le sésame capable de l’ouvrir. Puisqu’il n’y avait plus d’armée, Le temps des conflits étant révolu, quand une querelle surgissait entre deux pays étrangers, on prenait le ressortissant de chacun d’eux et ils tiraient à la courte paille. La victoire revenait à celui qui avait la plus longue.
Je pourrai vous citer nombre d’améliorations dans ce monde euphorique et que justement, puisqu’ il en fait partie, je préfère écouter ma chère Pipelette qui me dit qu’il vaut mieux arrêter là un babillage qui ne rime vraiment à rien. Avec mes excuses les plus sincères.
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