samedi 13 mai 2006

OTAN en emporte le vent

Nice en état de siège? Un nouveau conflit est - t’il déclaré? Contre qui le Mabrouk de France va-t’il partir en guerre? Après ces 6O ans de répit, le réfractaire a rangé son attirail; il a quitté ces montagnes au milieu desquelles il jouait les contrebandiers Il a repris ses rouspétances sur de plus en plus de divergences d’opinions avec ses dirigeants, vacillant de droite à gauche puis de gauche à droite et , après un repos indispensable, retourner à nouveau vers la case départ. Il a dépensé plus qu’il ne gagnait mais ne se privait pas pour autant de partir en vacances ses 15 jours de congé annuel; il a repris ses haltes bi-quotidiennes chez le bistroquet du coin; ses rêves utopiques entre l’achat des billets de loterie divers, et la désillusion au moment des tirages.
Aux dernières nouvelles, mes chers concitoyens soyez rassurés: il ne s’agissait que de trois jours de travail pour les têtes ministérielles de 26 États membres. Il y eut un énorme déploiement de police laquelle ne se montrant pas toujours très courtoise envers les automobilistes dépassés par les changements de signalisation. 5000 militaires avaient été réquisitionnés. Des tentes avaient été dressées afin de loger pour la nuit, ce surplus de résidents temporaires. Donc, avec ces militaires, ces C.R.S, ces policiers, les hélicoptères et bateaux en renfort, les déviations pour se rendre d’une rue ou avenue à l’autre, on aurait pu croire que Nice était assiégée. Les seuls qui étaient épargnés furent les pigeons ou mouettes qui continuaient à voleter sur les balcons des maisons ou au-dessus des vagues. Les amoureux qui d’habitude, se retrouvaient sur les bancs publics de la Promenade en débitant leurs serments d’amour ponctués de bisettes, avaient du déserter les lieux: ils étaient bouclés. Bien sûr, puisque c’est dans ce quartier résidentiel que se trouvent groupés les palaces capables de pouvoir recevoir dignement ces envoyés, issus de tous pays. France-Marianne ne pouvait faire à moins que d’en mettre plein la vue à ces invités célèbres vu sa réputation de généreuse propriétaire d’une terre d’accueil unique au monde. Ils réintégrèrent leurs pénates vendredi dernier sans avoir récolté la moindre égratignure. On pouvait craindre, vu cette ère peu propice aux réunions, que quelque illuminé, de n’importe quelle couleur ou parti, ne profite de cette atmosphère survoltée pour attaquer l’un des participants de cet O.T.A.N ( Organisation Traité Atlantique Nord, pour les allergiques aux initiales, dont j’ai le regret de dire que je suis l’un des membres les plus obtus ) ou pire encore, un groupe entier? Car, il ne faut pas se leurrer. Ces conspirateurs dans l’ombre ont toujours un exécutant pouvant découvrir l’infime talon d’Achille, qui leur permettra de réussir leur forfait. De vrais durs qui n’hésitent pas à sacrifier leur vie, pour un " contrat ".
L’accueil fut chaleureux .Hier, Jacqueline et moi avons constaté que les illuminations de fin d’année s’étaient prolongées dans les rues et avenues, pour rendre lumineux le passage du corso des célèbres élus. C’était un prélude à celui qui se déroula hier dans une atmosphère bien plus plébéienne.
Nous allons revoir dès lundi notre Nissa-la-Belle sous son jour habituel. Les automobilistes protesteront contre les embarras de circulation dus aux travaux consistant à offrir avant les nouvelles Calendes Grecques, un chemin de fer urbain qui sera, et je vous le dis en secret, le dernier T.G.V roulant sur les rails niçois. Voilà qui stupéfiera les représentants de la prochaine réunion des membres de l’O.T.A.N qui ne peut se faire que dans notre capitale azuréenne. Pourtant, il faut que je vous apprennes si vous ne le savez déjà, que cette courte visite des têtes pensantes alliées, ne fut pas sans avoir eu une incidence sur nos faibles économies. La ville a du délacer les cordons de sa cache-mailles. A titre indicatif, savourez les sommes astronomiques qu’a coûté cet accueil sur notre sol ensoleillé. Heureusement, notre généreuse France-Marianne s’est privée de ses vacances de neige à Saint-Moritz pour verser une petite obole de 3 millions d’euros. Les heureux contribuables Niçois sont contents, car eux, n’auront à débourser que 150000 euros..
POSITIF: le palais Acropolis, 1,4 M. d’Euros " Cette manifestation représente 13 % du chiffre d’affaires annuel. En terme d’image, le bénéfice est considérable ", se réjouit sur une photographie, le président de Nice-Acropolis. Le Palais Maeterlinck, 50000 euros pour la réception de mercredi soir. Les hôtels: 250000 euros, des extras recrutés et 400 chambres réservées et payées par les délégations des 26 pays, en pleine période creuse. Sans compter les chambres des 45O représentants des médias. L’aéroport : 24 avions de transport militaire en plus, qui paient les redevances.
NEGATIF: manque à gagner pour les commerçants du secteur d’Acropolis. Les restaurants. Monsieur Hubert Boivin, ( entre parenthèse, un nom de famille excellent pour la publicité de la Restauration ). Président départemental des cafetiers, restaurateurs et métiers de la nuit, se plaint. Il commente :
" C’est trois jours de perdus. Cours Saleya et zone piétonne, un resto sur trois était fermé. Ceux qui sont restés ouverts n’ont pas eu la foule, notamment en centre ville.". Il conclut : ’Heureusement qu’on a carnaval."
Si vous voulez de plus amples détails, demandez au journal "Nice-Matin", de vous adresser les trois quotidiens qui illustrent ces heures inoubliables.
Surtout, réjouissez-vous, Niçois de tous poils. Un autre sommet politique d’ampleur internationale pourrait encore se dérouler sur les bords de la Riviéra; plus précisément, à Nice. Bravo à nos dirigeants qui sous la plus enracinée des Républiques, savent recevoir royalement.
Bisous et à lundi, mes charmants amis.