samedi 21 avril 2007

Le dernier sprint de Ségolène

Notez avec quelle aisance elle devance ses adversaires vers l’arrivée, et sa supériorité couronnée, sur le podium de la Politique Méritante. Car ce n’est pas une sinécure que d’assister à des réunions, l’une après l’autre, avec juste le temps de se remettre un peu de rouge sur les lèvres. entre elles! Mais notre gazelle est « increvable » Elle est parvenue au bout de ses promesses; elle n’a plus rien à dire puisqu’elle a fait tout ce qu’elle pouvait faire. Pour se donner un peu de tonus, on la voit sur une photographie buvant le verre de l’amitié en compagnie du maire de Paris ce qui lui permettra de donner la réplique aux détracteurs qui voudraient bien qu’elle effeuille enfin sa rose rouge et la piétine devant eux. Mais notre gazelle n’est pas de ce bois qui pétille plus que le champagne qu’elle déguste rarement vu ses finances et la fragilité de son foie.
Dans la pièce voisine où tous les candidats à la présidence se sont donné rendez-vous, Monsieur Nicolas radieux d’avoir récupéré ses lunettes. Les trois coupes qu’il vient imprudemment d’engloutir, l’ont plongé dans un Univers euphorique. Il se voit en pleine Camargue, juché avec difficulté sur un cheval aussi blanc que celui de notre Riri - le - quatrième. Il ressemble comme un frère-à-la-peau-blanche, à Buffalo, intrépide, sans peur et sans reproches, face à un taureau belliqueux, qui piétine les herbes de la pampa avant de se ruer, pour son malheur, sur l’Homme-Blanc. Je ne dirai rien sur Monsieur François puisqu’il se dit « ni stressé, ni angoissé. Il est venu se recueillir devant les stèles des victimes de la guerre dernière, probablement pour obtenir leur appui outre-tombe. Venons-en à Monsieur J.M Le Pen. Celui-ci m’inquiète: pourvu qu’il ne soit pas emporté par la vague nationale « qui va balayer l’oligarchie en place » Dieu protège notre gazelle pour l’usage des phrases alambiquées qu’elle sème à profusion, ressuscitant ainsi le fameux Petit-Poucet, émiettant sur sa route, des petits bouts de pain, afin de retrouver le chemin du retour. Je lui souhaite d’y parvenir car si ça ne s’est pas encore produit, il y a de grandes malchances pour qu’il n’y ait plus ni Poucet, ni quignon de pain.
Avec les bisous de Pipelette.

(15)


Celle qui va sauver la France

Désormais, je n’aurai plus le temps pour m’occuper de mon insignifiante personne. La France a besoin de tous ses enfants pour être sauvée. Vous pourriez penser, d’après cette image, qu’elle remplace Noé et court le même danger dans les flots impétueux de la discorde où les hommes politiques de notre pays, se sont engagés. Les revendications de la main droite, l’emblème sanglant doublement dans la gauche, les intéressés alignés au départ, se lancent le mauvais oeil. Qui va gagner? L’enjeu est important et ne comporte rien moins que le billet d’entrée dans la Grande Maison de Notre Marianne. Les promesses voltigent. Chaque jour, les principaux candidats ne dépassant pas le quatuor, apparaissent sur deux pages du journal, ainsi que vous avez pu le constater. Si nous, électeurs, n’avons pas compris cet appel au peuple du prochain président, c’est que nous sommes plus bêtes que nous le semblons.
Ma campagne électorale de ce jour, n’aurait aucune valeur si je m’abstenais de vous parler de notre Ségo. Sachez qu’en ce moment, elle caracole drôlement sur son Pégase qu’elle éperonne cruellement en lui cinglant la croupe de ses talons aiguille, ( ce qui est paraît-il, plus douloureux que l’arceau à molette par lui-même. Entre-nous... mais surtout ne l’ébruitez pas! il paraît qu’actuellement, elle a renoncé à user de ce sadisme sur ses ennemis et est revenue tout bonnement au bon vieux martinet pour punir qui vous savez, lorsqu’il se permet, quelques écarts dans les brancards
Sur la photographie d’aujourd’hui, car je vous jure qu’elle paraît quotidiennement dans la page « France » du « Nice-Matin « , on peut la voir fraîche et dispose s’engager dans le sprint final., une rose rouge à la bouche pour conjurer le mauvais sort. Quant à Monsieur Nicolas, il n’a pas grande difficulté à maintenir son rythme exceptionnel et il fait une course magnifique. Monsieur Bayrou , lui , a perdu dans la cohue son attaché-case et il est très ennuyé car il ne va pas avoir ses lunettes pour défendre son point de vue, à l’arrivée. Très loin derrière lui, Jean-Marie ricane. Toujours aussi agressif, on le sent continuellement prêt, pour la bagarre. Il faut bien le constater: il n’a plus vingt ans. Alors, il pouvait briguer les honneurs dus aux vainqueurs mais aujourd’hui, comme moi, il doit se résoudre à modifier un peu ses ambitions.
Je ferai défiler sans autre forme d’intérêt, les Olivier, Marie-Georges, Arlette, Philippe, José, Frédéric, Dominique et Gérard, dont l’entrée à l’Elysée est reportée à ( peut-être ! ) ... après demain avec un peu de chance.
Sans influencer votre vote, sachez cependant que notre gazelle n’a aucun compromis à négocier avec les candidats de droite. C’est clair et net! Après cette profession de foi inaltérable envers la senteur et la teinte pourpre de la rose, il ne reste plus rien à tenter pour la faire changer d’avis. Comme celle dont elle vénère les restes, serait-elle sur le bûcher elle aussi, elle ne reniera pas ses sentiments car ils font sa gloire.
Son projet actuel est de faire rendre le pouvoir à ceux qui , bien sûr, l’ont perdu, à Toulouse. Notre gazelle est époustouflante sur la photo. Toute de blanc vêtue, les bras tendus à l’instar de N.S Jésus - Christ sur la croix, elle ressemble à Jeanne - la - Lorraine condamnée à mort malgré qu’elle eut « bouté « Messieurs les Anglais, hors de nos campagnes.. Entre-nous, avant de vous dire: « Au-revoir et bon week-end », j’ajoute ceci :« Je me demande bien jusqu’où ira « Madame JE-MOI » pour atteindre le but qu’elle s’est tracé? » Bof! Qui vivra verra mais quoiqu’il lui arrive, elle restera dans nos mémoires comme ayant été une femme d’exception, aux expressions toutes personnelles; Je goûte le charme de cette dernière phrase qu’on l’a entendue lancer hier, à Toulouse: « Un seul désir suffit pour peupler tout un monde » C’est pas mal mais n’atteindra pas le lyrisme de: « Un seul être nous manque et tout est dépeuplé.»
Sur cette médisante critique, je vous quitte en souhaitant pour vous, une nuit des plus sereines. Pipelette.
(14)

L'envers du décor des élections

Dans les heures même dites des plus tragiques, le fureteur trouve toujours le moyen de sourire sinon se retenir de « s’esclaffer ». C’est ainsi que Monsieur Bernard Tapie, ayant été invité à dire quelques mots sur « France 2 », a commis quelques lapsus non seulement une, ce qui eut été pardonnable, mais trois fois. Il s’est trompé la première fois en affirmant, à tort, qu’il avait appelé à voter pour Ségolène Royal, au lieu de Nicolas Sarkozy (grande hilarité des invités). Pour sa défense, il affirma par la suite être resté longtemps à attendre dans sa loge. Dans de telles conditions, qui pourrait lui reprocher d’avoir bu un ou deux petits pastis de chez nous pour l’aider à patienter? Il suffit qu’il soit un peu plus tassé que chez le bistrot du coin, pour vous mettre un peu la tête à l’envers. ne quittons pas le midi et spécialement, ma ville et celle de la Bonne Mère. Des mauvais plaisants ont été assez démoniaques pour aller mettre de la glue ( moi, je l’écris sans E vu mes faibles études » dans les serrures de nombreux bureaux de vote, de la Cité Phocéenne, cela portant un seul préjudice, l’ouverture du scrutin retardé. Mais ces piteuses manifestations n’ont eut pour effet que ce peu de retard, fort heureusement. La mairie de la ville a demandé aux services compétents, de faire diligence afin que les vingt bureaux de vote soient débarrassés des clous englués de glu, ce qui fut rapidement fait. Lu au hasard » Une femme de 93 ans meurt dans un isoloir. Entre-nous, elle aurait mieux fait d’agir comme moi et de rester chez elle pour y rendre son dernier soupir.
A présent, qui va payer ses frais d’obsèques ? A vous de me répondre et, sous la même foulée, pourquoi les médias belges et suisses ont donné hier les résultats du vote avec plus d’une heure d’avance? Pas possible!!! Notre coq serait-il atteint de laryngite ou faudrait-il mettre sur le compte du découragement l’absence de ses « cocoricos » vainqueurs?
Quant à moi, réfugiée dans mon donjon, je regarde d’en haut, ce Cap-d’Ail que j’aime et qui pourtant, figure comme un tout petit point, sur la carte géographique. Je le vois comme il y a 7 décennies, alors que nous venions de nous installer dans cette commune. C’était un petit village et, mon Dieu! Malgré tout, comme il était beau! Les gens vivaient en communauté. On ne parlait pas de cette grande ennemie: la Politique, qui divise souvent plus qu’elle n’unit. Nous voilà arrivés à l-heure du choix avec une mutation qui se précise de plus en plus.
Qu’elle route allons-nous prendre avec peut-être une présidente de la République? Dans la Jungle, les candidats devenus des emplumés, caquettent à l’envie. Il y en a de tous genres et de toutes couleurs Il y a un tel chahut que je ne supporte pas cette ambiance. Et puis, soyons lucides, ma fille! Pourquoi te tracasser ou te réjouir puisque, cette France de demain, tu ne la connaîtras pas! Tu feras partie de la « claque » dans le petit coin de ciel qui t‘attend.
Les beaux jours se profilent avec quelque lenteur car sitôt que notre roi-soleil se retire pour la nuit, on sent dans l’air un peu de fraîcheur qui signifie: « En avril, ne te découvre pas d’un fil »
Je reviens vers le passé, et un mois d’avril pareil à celui d’aujourd’hui. Je vois sur le trottoir en face, le fantôme de notre bon vieux docteur. Il s’arrête pour me dire de ne pas m’exposer au soleil, qu’au mois d’avril, il est porteur de microbes. Puis, l’image devient indécise et disparaît.
Il est 19 heures 3O. Jacqueline ne va pas tarder à rentrer. Avec elle, la maison va revivre et quitter cet air tristounet qu’elle revêt lorsque seulement elle et moi, formons notre duo.
Tiky prend un air de commandement pour me harceler de ses » miaou » autoritaires. Il vient se frotter à mes jambes pour donner plus de poids, à ses protestations: » Eh bien, mon vieux, tu attendras. Tu es à demi obèse et çà nuit à ta ligne. Il est vrai que vu ta « mutilation », tu n’as guère le cœur à courir la minette
Il faut bien que quelque chose la compense » Toute émue devant cette infortune imposée par les hommes, je quitte mon ordinateur et vais lui remplir sa gamelle. Il mérite bien çà!
Avec mes amitiés du soir. A demain.
(13)

vendredi 20 avril 2007

Un peu de fantaisie, que diable !!!

( Grinçante, oh combien !!!... )

Orchidée,
Belle orchidée dressée
Près de la cheminée,
Fièrement tu étales
Tes pétales tigrés,
Au centre d’un beau vase
Ton cœur formant besace
Si fragile au toucher
Sais-tu que bien des femmes
Peuvent te ressembler?
Elles aussi sont belles,
Peu farouches à palper
Mais un autre domaine
Vous pouvez partager:
Si à nos yeux charmés
Vos trésors exposez,
Pour toi, point de senteur
Dieu te l’a refusée
Quant à elle souvent,
D’esprit elle a manqué

(12)

Ma merveilleuse étoile

Le ciel commence à bleuir. C’est cependant suffisant pour offrir un aspect embellissant à toute image et spécialement à ce beau palmier que je découvre chaque matin dès que j’ouvre mes persiennes. Il orne le jardin de la villa voisine mais sa proximité me permet de profiter du charme de ses palmes qui aujourd’hui, s’éventent sous la caresse d’une brise légère. Bien sûr, elle n’a rien d’approchant avec le fougueux mistral de mon enfance mais elle anime ses palmes se découpant dans une imprécise lueur.
A cette heure matinale, Cap d’Ail dort encore. Pourtant, Caruso, mon oiseau charmeur est déjà là afin, semble-t-il, de ne pas rater notre matinal rendez-vous. Perché sur la plus haute feuille, il s’égosille pour attirer mon attention. Je lui réponds pour vanter l’incomparable splendeur de ses plumes, et la voix incomparable que le Dieu des emplumés de la race des petits chanteurs, a eu la bonté de le doter. Evidemment, j’exagère un tantinet ses attraits mais je suppose que les ovipares tout autant que les Marionnettes humaines, sont aussi sensibles aux hommages que le sont ces dernières.
Ces civilités quotidiennes accomplies, je me tourne vers la ligne d’horizon pour ne rien perdre du spectacle qui se prépare. Elle s’enflamme graduellement, transformant son rose pâle initial, en un rouge qui deviendra éclatant à l’arrivée des rayons solaires.
Ce jour, 18 janvier de l’ère nouvelle, je crois qu’il va nous réserver un flamboiement superbe. Cette vision est unique pour celui qui sait encore croire en la poésie d’une mer se déchaînant avant de venir s’écraser sur des rochers, ou d’un paysage d’or transformant la verdure de nos plantes alpestres.
Un jour nouveau se lève, prenant le relais après les longues nuits sans lune d’un ciel embrumé. Je prie Dame Météo d’être généreuse en nous octroyant quelques rayons de soleil car vraiment, les gens du Midi ne sont pas faits pour la pluie.
La journée se passera dans le bruit car aujourd’hui, c’est dimanche et ma petite nichée va venir nous rendre visite. Les heures s’écouleront avec bien plus d’animation mais devrais-je m’en plaindre, alors que tellement de personnes âgées sont abandonnées par leur famille ?
Ce soir, avant de me blottir sous mes draps, et si le temps le permet, j’ouvrirai ma fenêtre et je retrouverai dans le ciel étoilé mes amies essaimées de part et d’autre de Madame la Lune, pour lui faire une fidèle cour. Je n’y ai jamais vu mon ami Pierrot la chevauchant mais sans doute cela ne peut être perceptible aux regards des terriens !!!...
La nuit entre dans ma chambre sans nul obstacle s’opposant à sa curiosité. A présent, le palmier se découpe en ombre chinoise, ce qui me permet de constater que le petit merle s’est envolé.
La lune s’inspire du soleil pour prendre royalement la relève. Peu importe son image ! Qu’elle soit ronde ou en croissant, elle demeure toujours l’astre le plus important de la Galaxie. Grâce à elle, mon jardin devient extraordinaire car elle y répand en abondance ses réserves d’argent. Parmi la multitude des étoiles vassales, ma préférée fait figure de reine. Par son aspect unique, elle devient à mes yeux l’ « Unique ». Admirez comme elle étincelle, dans le velours sombre du ciel. C’est MON ETOILE et je m’imagine qu’elle n’est là que pour moi. Sa splendeur et sa taille bien au-dessus des autres, ternit la réelle brillance de ses voisines.
Chaque soir, je me sens devenir poète à la vue de cet énorme diamant venant fidèlement me rendre visite sitôt que meurt le jour. Nous écoutons ensemble sonner les heures, lorsque Morphée ne parvient pas à m’endormir de ses barcarolles.
Il n’est pas rare que je me lève dès l’aube pour la regarder pâlir puis disparaître, après un ultime éclat... C’est fini ! Elle aussi va se coucher pour venir me retrouver à l’heure habituelle.
Un soir pourtant, elle sera fort étonnée et se dira : « Tiens ! Elle n’est pas là ? Que lui est-il arrivé ? »

(11)

jeudi 19 avril 2007

Crépuscule

Il est las le vieillard
Assis devant sa porte,
Regardant à ses pieds,
Tomber les feuilles mortes.

N’ayant plus d’avenir,
Il revit son passé
Avec le souvenir
Des choses envolées.

Il revoit ses parents
Le nid de son enfance
Le doux temps des amours
Rimant avec toujours.

Le vieil homme est vaincu
Trop de glas ont sonné
Pour accueillir au Ciel
Tous ceux qu’il a aimés.

Alors, tout doucement
Il se laisse emporter
Vers ce Seigneur clément
Qu’il avait oublié.

(10)

Les mouches

Non! Je ne vous parlerai ni de Ségo, ni de ses mousquetaires, ni des présidentielles... tout au moins, en ce début de page. Je préfère me pencher sur les insectes qui, quoiqu’on en dise, ne sont souvent pas aussi stupides que nous. Prenons en exemple la fourmi qui sait si bien qu’il lui faudra rester au chaud quand les mauvais jours seront de retour qu’elle pense à faire d’amples provisions de denrées afin de ne pas mourir de faim, comme sa diva de voisine munie d’ailes. Elle aime bien l’entendre chanter ses jolies romances qu’elle accompagne en cadence, mais il ne faudrait pas que ce soit là son seul souci. Il y a le nécessaire qui ne doit pas passer après le superflu. Il ne faut pas aller piocher très loin dans les arbres généalogiques pour se trouver face à face avec un ascendant ayant oublié ce judicieux conseil.
J’ai constaté l’été dernier avec une grande tristesse que nombre d’insectes avaient disparu et il ne faut pas aller chercher très loin pour en trouver la raison. Dans ma petite tête d’ignorante, je suppose qu’il faut mettre en avant, les insecticides qui sont des armes à double tranchant. La campagne était si attrayante à mes yeux d’enfant! On voyait des coccinelles vêtues de leur costume de clown
(9)

mercredi 18 avril 2007

L'engin de demain

On est bien obligé de reconnaître qu’il est très loin de ressembler aux voitures de luxe que, dans les années 1930, on pouvait voir défiler sur la place du casino, à Monte-Carlo. Mais il faut avant tout, savoir apprécier l’heure présente. Je me suis tellement imprégnée de cette vérité, que la nuit dernière, j’ai rêvé d’un meilleur monde où nombre de choses s’étaient transformées. Les roses pouvaient rester dans des vases sans la moindre eau durant des années, sans se flétrir. Les femmes avaient renoncé à se farder, ce qui les rendaient cent fois plus jolies.
Lorsqu’un malade allait consulter son médecin, à sa sortie, le praticien mettait la main sur son épaule, en lui disant: » Vous ne me devez rien, mon pauvre ami! Vous me réglerez ça quand ça ira mieux. En attendant, prenez donc ce chèque pour régler votre pharmacien » Le percepteur en faisait autant sans hésiter tant il était ému devant cette Marionnette en loques, qui venait lui payer sa contribution aux frais d’entretien de Marianne. Le président de la République, dès l’an 2O10, avait refusé de puiser dans la tirelire de l’Etat, pour s’offrir de beaux changements d’horizon. Les chefs d’Etat communiquaient entre-eux uniquement par le biais de la correspondance car ils avaient lu que, jadis, les paroles s’envolaient et que^pour être plus sûrs que les messages parviennent, il valait mieux écrire, fusse comme les chats. Leur femme se passait de femme de ménage, pétrissait de ses blanches mains la pâte à vermicelle et macaronis, briquait les parquets des Ambassades, qui devenaient comme des miroirs, tandis que leur mari, cet homme économe sans friser la lésinerie, ramassait les mégots de ses cendriers, pour fabriquer d’autres cigarettes. Ils pouvaient ainsi faire face aux études de leur progéniture, celles-ci ne dépassant jamais le diplôme du Certificat d’Études ( 1 ) Avec de tels intendants, on pouvait être sûr que pas un radis ne serait détourné de la caisse dont ils étaient les seuls à connaître le sésame capable de l’ouvrir. Puisqu’il n’y avait plus d’armée, Le temps des conflits étant révolu, quand une querelle surgissait entre deux pays étrangers, on prenait le ressortissant de chacun d’eux et ils tiraient à la courte paille. La victoire revenait à celui qui avait la plus longue.
Je pourrai vous citer nombre d’améliorations dans ce monde euphorique et que justement, puisqu’ il en fait partie, je préfère écouter ma chère Pipelette qui me dit qu’il vaut mieux arrêter là un babillage qui ne rime vraiment à rien. Avec mes excuses les plus sincères.
(8)

mardi 17 avril 2007

L'arrivée

A quoi bon s’essouffler dans les derniers mètres? La sagesse veut qu’on parte sur le bon pied et qu’on garde le rythme jusqu’au bout. Je conseille d’agir de cette manière en maintes occasions et non seulement sur le plan sportif. Prenez Madame Ségolène. Si elle voulait piquer un sprint, quel désastre! Avec ses talons aiguille, elle serait vite ventre à terre ou le postérieur cruellement plaqué au sol dans une chute spectaculaire. Ses ennemis ne pourraient qu’en être ravis . Pourtant, la mignonne fait tout ce qu’il faut pour rallier les voix. Elle est coquette, ce qui nuit en rien à son image silhouettée par le plus grand de nos couturiers. L’heure ne porte pas à lésiner. Après la fin du sprint, il sera bien temps de penser à renflouer des caisses qui hélas vont avoir tendance à épuiser leurs millions d’euros généreusement offert pour que la rose rayonne de Dunkerque à Alger, d’Alger à Tombouctou
Nos quatre mousquetaires sont près pour grimper sur le podium où Marianne les attend avec des couronnes de laurier d’une main, des bouquets de roses de l’autre.
Enfin, je suis ravie de voir une candidate à la Présidence ayant le même but que moi-même. Aurait-elle lu un récent écrit de mon ignorante menotte droite? En fait, dans un écrit intitulé » L’engin de demain, » je disais que les Présidents de la République de demain réduiraient leur train de vie. Merci, mon Dieu de m‘avoir permis de vivre jusqu«’à ce jour: ça valait vraiment la peine d’apprendre, que je faisais partie des voyantes malgré mon incurable myopie...
Je me tourne une fois encore vers notre Ségo. Elle apparaît sur le journal d’avant-hier, en médaillon, portant à ses lèvres la rose de son choix. Cette charmante, est vraiment impayable: elle a l’art d’emberlificoter ses phrases, ce qui prouve que cette femme, douée de tant de talents, sait aussi jouer avec les mots. Moi qui ne suis qu’une béotienne, je voudrais bien que quelqu’un m’explique ce que signifie « une audace sécurisée « ? Dans ma petite tête, je suppose qu’on n’est jamais sécurisé contre les retombées d’une audace poussée au maximum. Il y aura toujours quelqu’un à qui çà ne plaira pas. Toutefois, ne prenez pas argent comptant tout ce que je vous rétorque: après tout, soyons modeste: je ne possède qu’un Certificat d’Étude, et encore, sans la moindre mention, qui pourrait un peu l’étoffer.
(7)

Les bienfaits de l'ordinateur

Lorsque j’en ai fait l’achat, pour répondre aux vœux de mes enfants et non aux miens, j’ai été prise d’un sentiment d’infériorité, plus justement, un malaise. Il est toujours pénible pour la Marionnette dotée d’un minimum d’intelligence, de reconnaître la supériorité d’un outil qui n’est pas doué de parole. Or, reconnaissez-le avec moi, dans un rectangle ne dépassant guère ses 30 centimètres de long et un peu moins de large, cet instrument indispensable dans les foyers au goût du jour, a pour moi un petit relent de satanisme. On peut lui demander n’importe quoi, IL SAIT TOUT.
Jusqu’à cette année antédiluvienne où j’ai relégué au coin, ma vieille machine à écrire pour la remplacer par ce petit génie, je faisais travailler durement mes méninges. Il peut vous apprendre certains mots, ou, grâce à l’Internet, vous promener dans le passé avec une aisance digne d’égards. Je reconnais que je néglige souvent de lui faire sa toilette et les touches n’ont plus ce gris clair impeccable qui faisait son orgueil voilà bien des années ; mais après tout, qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse, n’est-ce pas ?

Je vais vous parler aujourd’hui de la fontaine du Soleil qui pare joliment la place Masséna. Elle vient d’être rénovée, et je ne peux dire que « bravo ». Mais mon regard rétrograde regrette l’absence d’Apollon qui l’ornait avant ce ravalement. Les esprits pudibonds (car en ce siècle où le nu de la Marionnette ne choque plus personne) des gens ont estimé qu’il était indécent de remettre sur son socle Apollon, ce Dieu représentant pourtant la Beauté. Si on commence à avoir honte devant l’exposition du nudisme des statues, on va devoir envoyer « à la casse » toutes celles qui ornent honorablement tous nos musées et les places publiques. Dans ce désir de purification, je me demande ce qu’on pourra envisager pour les sirènes, poisson du bas, femme du haut. Je ne sais ce que vous en pensez mais à mon avis, il manque quelque chose sur cette photographie qui figure sur la page 10 du journal de mardi dernier. Vous me direz que ça sera plus supportable lorsque la place aura perdu cet aspect de « Baby-foot » qui actuellement, manque de charme.

Si nous parlions un peu des Présidentielles ? Voilà un sujet du jour qui ne manque pas d’intérêt si ce n’est pour nous mais plus spécialement pour les quatre Mousquetaires en lice, soit : François, Jean-Marie, Ségolène et Nicolas. Dans quelques jours, l’un d’eux sera l’élu de la majorité des Français, portera l’écharpe tricolore et les vaincus, honteux et confus diront qu’en temps voulu, on les reverra encore. A noter qu’à part Monsieur Bayrou qui semble prendre la chose très au sérieux, les trois autres arborent un sourire pré-victorieux. Pour les fans de notre gazelle et de Monsieur Bayrou, sachez qu’il n’y aura pas d’accord entre eux avant le premier tour. Bah ! Il sera toujours temps de nous réjouir après, de leur entente. Vous savez que je suis très alléchée par leur programme ? Le malheur, c’est qu’on oublie vite les promesses en général et en politique, en particulier.
Enfin, Madame Pipelette, toujours indulgente, me prie de vous dire que dans sa chronique, elle ne dira que du bien de vous, Messieurs/Dames.

Mes chers amis, constatez une fois encore, que la valeur n’attend pas le nombre des années, même si elle s’exerce du côté Hyde de la Marionnette. En voilà la preuve. Dernièrement, en Pologne, un bébé âgé seulement de deux ans, a renversé et tué sa grand-mère (68 ans). Installé pour jouer dans la voiture (on n’a pas idée ! ! !) le bébé a tourné la clé de contact. La voiture s’est mise à rouler, bien sûr ! et la malheureuse qui se trouvait devant a été écrasée. Le père se trouvait dans la maison, en état d’ébriété avancé. Des drames qui pourraient être évités si l’homme avait un peu plus de jugeote.

Je suis éberluée en lisant qu’un mammouth, ou plus exactement son squelette, vient d’atteindre aux enchères hier, à Paris, la fabuleuse somme de 260.000 euros à une vente organisée par la maison Christie’s. Il s’agissait du squelette d’un mammouth de Sibérie du quaternaire, de 3,80 m de haut et 4,80 m de long. Il est bien dommage que je n’ai pas été au courant de cette vente car je suis très intéressée par l’achat d’un spécimen de ce genre pour orner l’entrée de ma maison. Un lion trônant déjà en renfoncement du portail, les deux feraient agréablement la paire. Il va falloir que j’en parle aux enfants.

A demain, mes gentils amis.
Pipelette

(6)

lundi 16 avril 2007

L'art d'élever ses enfants

Il faut bien en convenir même si cela doit contrarier les personnes susceptibles qui sont visées, à part dans des foyers fidèles aux us, ces dites personnes ne savent pas élever leur nichée. Ou un abus de liberté cause des ravages chez les plus faibles de la nichée, ou, si elle manque, elle se laissera aller aux mêmes excès. Il n’est pas facile « d’être parent ». « Une main de fer dans un gant de velours ». En paroles, c’est vite dit mais lorsqu’il faut appliquer cette règle, voilà que les problèmes apparaissent. Les rebelles en viennent aux remèdes extrêmes en quittant le foyer paternel, et je ne vous dis pas ce qui souvent (mais heureusement pas toujours) en résulte. L’enfant, à quelques exceptions près, est un petit animal rétif à tout ce qu’il doit apprendre pour devenir un citoyen honorable sinon une lumière qui brillera pour alimenter les sentiments d’orgueil de ses parents. Qu’ils soient satisfaits d’avoir mis au monde des petits génies, quoi de plus naturel ? Mais encore, faut-il ne pas en arriver jusqu’à l’idolâtrie. Le Ciel a voulu que certaines Marionnettes brillent dans la foule mais qu’ont-elles fait pour mériter cette notoriété ? Dans ce cas, rien. Toutefois, certaines, c’est vrai, l’ont acquise par leur courage au travail et des facultés qui n’ont pas été données à d’autres. Faut-il pour cet avantage, crier « cocorico » ? Non ! Ce serait trop facile.
Mais ces chemins de traverse nous ont éloignés des enfants brillants dès les études primaires. Soyons honnêtes et reconnaissons que les nouvelles générations ont plus de chance que celles qui les ont précédées. Jadis, il fallait des personnages exceptionnels pour qu’ils atteignent la récompense de leur mérite et combien avant eux avaient payé de leur vie une soi-disant alliance avec la sorcellerie !
Mais quittons ce domaine sulfureux pour revenir vers l’enfant du siècle 2000. La pratique des sports plus étendue, lui permet de bénéficier d’une meilleure santé et voilà qui mérite d’être salué. Par contre, on a oublié son jeune âge pour étaler devant lui l’envers du décor, de la neigeuse Marionnette de notre époque. Je vais répépier des vérités pas bonnes à entendre mais on a fini par tuer l’enfance dès l’instant où on a parlé de « la petite graine » pour justifier l’embonpoint de la future mère. J’ai déjà parlé de ce domaine délicat pour un enfant qui veut savoir ce qu’il en est. Mon oncle Gaston, ainsi que je vous l’ai déjà dit, devant cette question, me répondit sagement que c’était rapport à « la tonfle », un nom qui lui vint spontanément à l’esprit.
Le costume du Père Noël a perdu le beau rouge de sa houppelande avec une quantité anormale de « Pères Noël » surgissant sous le soleil Niçois.
J’y reviens, hélas ! Les parents ont oublié d’apprendre ces prières pleines d’innocence que les petits récitaient à genoux, du temps de ma jeunesse. On rencontre encore des scènes d’antan auprès des personnes âgées qui ne consentent pas à capituler devant un avenir qui ne leur appartient plus. Actuellement, on considère trop les enfants comme étant des adultes. On assassine ainsi en eux tout ce qui faisait leur charme à nos yeux d’ascendants. Je ne me lancerai pas dans l’énumération du côté revers de cette nouvelle éducation. Je me bornerai à dire que l’autre soir, j’ai entendu les propos de certains de nos petits interrogés devant le « petit écran ». Il ne s’agissait pas de questions sur l’Histoire ou la Géographie, sujets trop ardus pour leur petite cervelle, mais de politique. Doux Jésus ! De vrais petits politicards qui formeront les partis de demain et alors, en lice mes agneaux devenus moutons de Panurge ! S’il vous plaît, messieurs-dames, laissez vos enfants unir leurs menottes dans des rondes enfantines, laissez-les accompagner les « Trois jeunes tambours qui, s’en allant en guerre » avaient rencontré « Margoton partie couper les joncs ». Suivez-les pour aller danser ensemble « Sous le pont d’Avignon ». Sans aucun souci, dansez, dansez, mes chéris, « la Capucine », car «s’il n’y a pas de pain chez nous, il y en a chez la voisine ». « Nous n’irons plus au bois, les lauriers sont coupés ». Bonté divine ! Combien il était beau ce « hier » où si le pain manquait chez soi, on allait en quérir chez la voisine, ou on n’allait pas enflammer l’arbre du prochain par punition d’une offense.
En rêvant de Nature, de Paix, de fleurs et d’oiseaux, la Marionnette puisse-t-elle comprendre un jour, et ce pour toujours, qu’on ne bâtit rien de solide dans le vent de la Discorde.
Pipelette
(05)


vendredi 13 avril 2007

Un peu de politique

On n’a rien sans peine. Combien c’est juste et notre gazelle va commencer à le comprendre si, ce matin, elle s’est amusée à muser ( Dieu! Que c’est charmant! ) dans les vastes avenues de notre Cap-d’Ail. Les belles affiches qui nous la représentaient en séduisante Marianne ayant ôté son bonnet pour mieux étaler son éclatante et opulente chevelure, avaient été déchirées, quand ce n’était, oh! ironie du sort, barbouillées de vert. Voilà qui posera dilemme à ce bel étranger qui, loin de son pays embrumé, s’extasie devant l’image de notre pin-up nationale. Il va se dire:” My god! C’est-y une socialiste ou fait-elle partie des Verts? Ces Français, ils nous en feront toujours voir de toutes les couleurs: après la rose, les feuilles. A quand les épines? Avec nous, heureusement, c’est l’Entente Cordiale grâce surtout, à notre Lisbeth ( que Dieu la garde... ) ” Voilà ce que se disait ce bel étranger venu d’Albion, en prenant la route conduisant à la plage Marquet, pour aller tenter quelques brasses dans une Grande Bleue manquant d’azur tout autant qu’une personne en pleine anémie. Saluons avec une convivialité amplement reconnue, tous ces gens d’ailleurs qui ont eu le mérite de créer notre Côte d’Azur.
Nous ne pourrons jamais quitter notre Ségo, sur un faux-jugement, spécialement lorsqu’elle respire à pleins poumons l’air vivifiant de sa région natale.. Voilà qui va la consoler d’avoir à faire face à toutes les mesquineries venant de ces braves gens qui la jalousent pour sa popularité montant en flèches.
S’il manque un peu de soleil, ce vendredi 13 débute sous les plus réjouissants auspices. Monsieur Sarode nous promet toutes les réformes qu’il envisage dans un délai de deux ans Il agira très vite si... il est élu! Cependant, c’est encore trop long pour une nonagénaire qui voudrait bien, dès à présent,, quelque chose de plus consistant pour pouvoir partir en croisière aux Baléares et, plus loin encore! Ce désir m’a pris brusquement en voyant face à moi, un magnifique yacht d’une grande blancheur, prêt à appareiller. J’ai fermé les yeux et alors, les images idylliques se sont succédées: des plages sablonneuses où la mer offre impudiquement ses fonds limpides sitôt qu’elle touche terre, où les palmiers offrent leur ombre aux touristes épuisés,,où des nuées d’oiseaux allant des lilliputiens aux grands emplumés, une case de l’oncle Tom pas plus grande qu’un mouchoir de poche, où des fleurs à l’odeur enivrante viennent flatter l’odorat, en fait et, en plus abrégé, un Paradis terrestre qu’à mon seul profit, le Créateur vient de recréer.
LE RÊVE PASSE et soudain, sans qu’aucun lien ne le relie à Monsieur Chirac, je lis que ce dernier recevra lundi prochain, le président égyptien, pour une séance de travail. Pauvre Jacques! Il va s’épuiser jusqu’à la fin de son mandat. Pour renforcer “ amitié et futurs accords”, ce Monsieur Osny Moubarak rencontrera également Nicolas Sarkozy, François Bayrou et notre Royale Ségolène, bien sûr. “ Mieux vaut planter ses jalons à l’avance ”, a du se dire ce fin diplomate, digne descendant des Sphinx, en imprimant sur son visage un air énigmatique du meilleur effet face à un interlocuteur à la peau blanche ( on pourrait en dire autant devant le sourire éternellement stéréotypé de l’Asiatique mais économisons le papier.)
Ma pensée se tourne sans aucun arrêt vers mon amie Ségolène, et je me demande si, en elle-même, elle croit dur comme fer, à son fauteuil de Présidente de la République Française. Certes, ce serait une magnifique place au soleil, mais aussi, les épines de sa rose, soit les lourdes responsabilités inhérentes à cette charge. Ne seront - t’elles pas trop pesantes pour ses mignonnes petites menottes? Vrai, je ne l’envie pas car s’il est très épuisant pour moi, de tenir dans mes mains ridées les rênes de ma carriole; alors, vous pensez! Tenir en laisse des millions de Marionnettes cocardières !!!...Vrai, j’en serais vraiment incapable, si je m’en réfère aux réflexes indifférents de mon chat Tiky, face à mes rarissimes menaces, lorsqu’il se conduit mal.
Un tas de soucis, attend notre gazelle, si elle s’obstine à vouloir ce poste envié et qu’elle y réussisse. Commencer par gérer les dépenses de l’Elysée et nourrir toutes les Marionnettes qui peuplent la vaste maison; faire des économies de bout de chandelle en annulant certains déplacements, se méfier des comptes totalisés au moment du passage du percepteur qui viendrait mettre son nez là où il ne faudrait pas. Bref, sans m’étendre plus longuement, ajoutez vous - même tous les faux-frais minimes que je ne pense pas utile de mentionner. Avec ma poignée de main la plus sincère, je vous dis:”Bon week-end” et à lundi.
(4)

jeudi 12 avril 2007

Le bon choix

J’ai rencontré ce matin mon amie Pipelette chez l’épicier. A son habitude, elle pérorait au centre de quelques ménagères. D’après les échos qui me parvenaient, il était visible que ses voisines n’étaient pas d’accord avec elle quant au sujet de ses idées politiques.
Lorsqu’elle m’aperçut, elle leur dit un au-revoir dénué du désir de les rencontrer à nouveau. Depuis quelques temps, elle m’honore d’un baiser à chaque fois qu’elle m’approche et cette fois-ci, je le trouvais plus chaleureux que d’habitude :
- « Comment voulez-vous que ça marche entre cent milliards de Français (!) quand on s’aperçoit que plus des trois-quarts sont « anale-fabettes » comme ces deux oies que je viens de quitter ? Quand on ne comprend rien à la politique, on ferait mieux de se faire muette, et de reprendre le tricotage d’un « pull au vert » pour son homme... même si à l’arrivée, il est trop long ou qu’il lui cache à peine le nombril. »
Elle monta péniblement les marches de ma petite jungle, et accepta avec plaisir, d’abord la chaise que je lui tendais, puis la tasse de café de tradition :
- « Saint-Rital ! Y a pas à dire : dès qu’on s’assoit, ça fait drôlement du bien aux fesses et encore plus aux genoux. Ma pauvre bonne amie, vous avez entendu ces cruches ? Elles ont sorti leurs griffes contre la malheureuse Ségolène et ça, je ne peux l’entendre. Vous comme moi, nous avons fait notre choix, pas vrai ? Cochon qui changerait d’avis ! Dire que cette femme merveilleuse s’est faite pèlerine comme jadis les Pénitents du Temple, à cette différence près qu’elle a préféré une rose à leur bâton noueux, et tout ça pourquoi ? Je vous le demande ! Pour remettre en état de bon fonctionnement la charrette de Monsieur Chirac ! C’est vraiment donner des diamants à une cochonne ! Tenez je sens que je vais me payer une crise de foie ! Je me trouve toute barbouillée... »
Je l’écoutais tandis que je continuais à peler mes patates.
- « Aller me ravitailler signifie pour moi : « relax ». C’est le moment où je peux aussi bien décider de ce que je vais offrir à mes petits d’Italie pour leur buon natale, ou ressasser ma colère contre Gina, ma belle-sœur, qui me rabaisse tout le temps (etc...). Dans mes jours de regret, pour ne pas assez prier la Sainte-Marie et sa petite famille, je fais défiler à ce moment toutes les prières que je connais, jusqu’au moment de l’épuisation où j’ai enfin fini de préparer ma soupe. Moi, je ne fais pas partie des compliquées. C’est pourquoi je me suis fabriqué une religion à la taille de ma convenance, le principal étant que je n’oublie pas de dire un petit bonjour ou bonsoir à tous ces élus qui peuplent le ciel. »
Elle s’arrêta enfin et je crois qu’elle le fit pour respirer un bon coup. Pour ne pas manquer aux usages terminant ses visites, elle me demanda mon sécateur pour couper quelques fleurs « qui seront mieux dans un vase chez elle que sans eau sur la plante ».
On peut dire que mon Elsa ne me mâche pas les mots mais elle me connaît, la friponne : je ne me fâcherai jamais avec elle qui, même seule, constitue une véritable chronique. C’est si utile pour quelqu’un qui se trouve souvent à court d’idées... Un éclair de génie vient d’illuminer ma route : Madame Pipelette, alias Elsa mérite bien de gagner quelques galons. Dorénavant, vous trouverez dans ces écrits les chroniques de Madame Pipelette qui ont, paraît-il, la préférence auprès de mes chers amis lecteurs.
Pour changer un peu de romance, si je vous parlais de ma seconde amie : Ségolène ? Sa devise demeure « De l’audace, toujours de l’audace ». Madame « JE » reste fidèle à elle-même et ose toutes les audaces. Elle est la reine sur les écrans de TV, la « Une » de la Presse sans vraiment se presser, et elle a bien raison d’en profiter car après les Présidentielles où elle ceindra peut-être l’écharpe tricolore, elle aura tout le temps de réviser un vocabulaire parfois bancal. « Ceci dit » comme dirait Mohammed, il est évident qu’elle va nous manquer, notre gazelle ! Toutefois, elle aura sans doute le temps d’approfondir un mystère ayant pour objet les restes de notre Jeanne-la-Lorraine, dont elle semble faire partie des « fans ». En fait, d’après un récent article paru sur « Nice-Matin », ces présumés restes seraient en réalité des fragments de momie. J’entends d’ici Madame Pipelette crier :
- « Bien sûr errare humano est, mais vraiment, on se moque du popolo. Si on part de là, on va devoir réviser tout ce qu’on nous a appris sur le passé. Par exemple que le panache d’Henri IV n’était peut-être qu’une plume récoltée sur la poule avant de la mettre au pot ? » Ne haussez pas les épaules car, pourquoi pas ?
Vendredi 6 avril, un dossier sur les Présidentielles nous informe de toutes sortes de belles choses : Monsieur François Bayrou : « Stabilité et simplification ». Voilà qui fera plaisir à mes héritiers au moment du partage.
Monsieur J.M. Le Pen : « Créer un choc fiscal ». Inutile de le créer puisque sitôt qu’on dit « fiscal », on peut s’attendre à un choc.
Monsieur Nicolas Sarkozy : « Réduire les impôts directs ». (Je crois que je vais opter pour Nicolas... à moins que la suivante n’ait un programme plus alléchant).
Au diable la gazelle ! elle annule les baisses d’impôts accordées aux plus riches. Qu’est-ce que je vais faire des misérables millions d’euros qu’il me reste après avoir « garé » mes deniers aux Pays-Bas et en Suisse ? Vraiment, c’est trop de soucis d’être riche ! C’est à vous dégoutter d’épargner...
Revenons aux candidats puisque ce sont les vedettes du jour.
« Royal Ségo ne répondra plus aux attaques », c’est ce qu’a annoncé dernièrement la femme à la rose du P.S.
« PERSONNALITES » : La future ex-première dame de France, soit Madame Bernadette Chirac affiche ses sentiments en se faisant photographier avec Monsieur Sarkozy. Monsieur Yannick Noah, ancienne vedette du tennis et nouveau chanteur, donne sa préférence à notre Royale Ségolène. Quant à Monsieur J.M. Le Pen, il a très mal accepté l’accueil hostile qu’il a reçu chez les élèves de Sciences-Po, lesquels l’ont chahuté tandis qu’en retour, il les traitait d’imbéciles.
En bref, Madame Pipelette n’est pas mécontente de sa chronique d’aujourd’hui.
Elle vous dit avec amitié : « Au-revoir et à demain ».
Pipelette.
(3)

mardi 10 avril 2007

L'affaire Le Roux

On peut dire qu’elle aura mis du temps à se solutionner... si on y arrive !!! Mais je crois que la Justice a renoncé à poursuivre une enquête qui végète depuis 29 ans. Elle ira finir dans les oubliettes et, personne ne se souviendra qu’une jeune femme à laquelle tout souriait, a disparu durant la Toussaint 1977. Que s’est-il passé ce jour-là qui fait dire aujourd’hui par la famille, qu’elle est officiellement décédée?Je ne vais pas vous dire ce que je pense de cette affaire qui n’est pas assez nette pour pouvoir la juger de façon équitable puisque l’intéressée elle-même s’est “volatilisée”. On ne peut affirmer “officiellement” qu’elle est réellement décédée ; ça je ne peux le croire. Après tout, je ne suis que Pipelette, concierge d’immeuble de son état et si je disais ce que vraiment je suppose, je risquerais de me faire taper sur les doigts.
Il vaut mieux que je quitte ce terrain brûlant et que je me penche sur notre Ségolène. Aujourd’hui, un tract a été glissé dans notre boîte aux lettres et j’ai eu la joie en me levant, de retrouver le sourire radieux de notre gazelle royale. Notre pin-up rayonne littéralement. Elle semble savourer déjà les prémices de la célébrité. Diable ! Etre Présidente de la République Française, ce n’est pas rien. Bah ! Qui vivra verra et une fois “la” ou “le” Président élu, tout va reprendre le petit train-train quotidien auquel nous sommes habitués au Cap-d’Ail. En attendant, on n’en a pas encore fini de parler des présidentielles. Notre journal du jour nous apprend toujours quelque chose de nouveau. Ce jour, c’est Monsieur J.M. Le Pen, le quatrième des mousquetaires qui est sur la sellette : il gagne deux points dans le sondage. Au-dessous de cette bonne nouvelle, nous voyons le sourire de Loïc Leferme pour la dernière fois. Il a payé de sa vie son amour de la plongée en apnée. Il faut vraiment être mordu pour s’adonner à un sport aussi dangereux.
Après le dernier week-end très prolongé, je me suis sentie un peu seulette. Ce soir, j’attends avec impatience la venue de Jacqueline. Avec elle, on n’a pas le temps de languir. Elle me rapporte les petits potins de la journée et quand elle va dans sa chambre pour se changer, elle trouve moyen de le faire en continuant à bavarder avec elle-même ou chanter avec “Nostalgie” les airs de danse ayant “illuminé” sa vingtième année.
Un nouveau jour s’achève. Les arbres se découpent en ombres chinoises sur le ciel préparant sa toilette de nuit. Les oiseaux ont disparu, la circulation est plus fluide sur la Nationale. Dans l’immeuble voisin, les ménagères allument l’électricité, puis ferment les volets pour protéger l’intimité du foyer.
Tiky refuse de sortir. Il a mis juste une patte au-dehors, puis, jugeant la température trop fraîche, il est bien vite retourné vers sa gamelle. Il miaule désespérément car il voudrait que pour la troisième fois de la journée je lui donne un petit rabiot. Non, mon bonhomme ! Pas de plus ! Tu deviens franchement obèse. Vexé, il s’installe sur une chaise voisine de la mienne et le nez proche de sa queue éternellement en panache, il fait semblant de dormir dès que je m’approche de lui. Je me souviens que ma chienne Pirouette avait une façon bien plus cavalière de se faire obéir. Quand sa gamelle était vide, elle la faisait tourner en mettant la patte à l’intérieur, jusqu’au moment où je la remplissais à demi de croquettes. Mais il faut dire que cette petite bête était d’une rare intelligence.
A présent, c’est un chat qui est devenu le gardien du foyer et vraiment, ce n’est plus pareil. Nous n’arrivons pas à nous comprendre. Il miaule sans arrêt et je ne puis déceler ce qu’il veut me dire.
En bref, oui, j’aime les animaux et serais incapable de faire du mal à l’un d’eux mais, je vous le dis en confidence, je préfère les chiens aux chats. Pardon, Tiky...

(2)

lundi 9 avril 2007

Ma curieuse naissance

Je ne sais si c'est le fait qu'un nouveau printemps est là, même s'il n'est guère ensoleillé, mais j'ai envie de retourner vers le passé qui, malgré bien des privations, était bien plus riant puisqu'on voyait les petits rire bien plus souvent qu'actuellement. On faisait des rondes, on chantait des ariettes adaptées à l'âge des gamins, on jouait à la marelle, on sautait à la corde ... enfin, en bref, nous avions notre âge, et surtout, on respectait les cheveux blancs.
Il me revient en mémoire une charmante poésie que j'ai en partie oubliée, car il me faudrait puiser très loin dans mes souvenirs d'enfant pour la ressusciter strophe par strophe. J'ai toutefois souvenance du début, que vous voudrez bien prolonger, si vous en êtes capables :
"Quand tes cheveux seront tout blancs, quand tes genoux seront tremblants, pauvre mère, c'est moi qui ..." (éclipse). Je me souviens d'avoir à l'école, souri en cachette lorsque cette leçon nous a été donnée à apprendre par coeur pour le lendemain. J'avais loin de moi, une mère qui n'en était pas une, et il était probable que toutes ces déchéances se produiraient sur sa personne, sans que je ne les constate, ce qui en fait, n'était pas plus mal. Mais là, je me trompais !!!! Heureusement, la bonne fée "Famille" en avait mis une de remplacement dans ce qui, rustiquement, figurait un berceau dans lequel je gigotais comme tout nouveau-né qui se respecte. Mon maillot était une chemise de ma grand-mère, que j'inondais avec conscience car mon arrivée intempestive n'avait prévu qu'il faudrait m'emmailloter, pour cacher mon attendrissante nudité. En général, nous avons la bêtise de regretter de ne savoir à l'avance, ce qui nous attend, et mon dieu! Comme il a été sage en nous le cachant!
Ce jour, 21 mars, est le premier du printemps. On l'aurait voulu ensoleillé, dorer le bleu outremer de notre ravissante mer, mais cette dernière refuse de se parer de ses beaux atours. Pourtant, en catimini, je m'en réjouis car je la préfère lorsqu'elle se met en colère.
Dans exactement 10 jours, les Rameaux, avec majuscule, seront à l'honneur et j'espère que les traditions seront respectées en offrant à chaque enfant, une palme ou un rameau bien garni de friandises, pour commencer à les grignoter durant la messe Pascale autant que l'agneau. Mais personne ne saura, sauf vous, qu'en avril 1914, à 5 heures du matin, j'atterrissais sur cette "vallée de larmes", afin de faire une âme en peine de plus. Bah! Ne soyons pas maussades, comme le gris du ciel, qui inspire en moi un ciel de neige. Il y a dans l'existence, tellement de choses dignes d'avoir été connues! J'évoque une brassée de fleurs dans les bras d'une jeune fille, un brin de muguet au bout des doigts d'un jouvenceau qui ne sait comment il sera accueilli par sa belle conquête. J'admire celui que tient, entre ses bras, la jeune mariée qui va l'offrir à la Vierge Marie, pour qu'elle protège son foyer qui débute. J'admire tous les anniversaires, toutes les fêtes largement fleuries, tous les couples unis qui, à présent, savent que c'est pour la vie.
Je me signe devant ce corbillard, qui passe devant moi. Les fleurs de vie, ornant les gerbes et couronnes, embaument au passage, afin de donner un ultime regret à celui ou celle qui commence à présent sa dernière promenade sous des nues, pleurant avec elles des larmes de pluie. Qu'importe puisque demain, ruisselantes d'or sous le soleil, elles pareront stèles et tombeaux pour dire à ceux qui ne sont plus, qu'ils ne sont pas oubliés.
Comme l'existence serait amère s'il n'y avait plus de fleurs pour l'agrémenter.
(1)

vendredi 6 avril 2007

Allo, chère grande amie

Ce matin, mon amie Elsa, me semble « toute chose ». Je m’inquiète et lui dis que si elle a un problème, surtout qu’elle n’hésite pas à se confier à moi. Doux Jésus! A quoi serviraient les amis si on ne pouvait compter sur eux aux mauvais moments de l’existence! J’entend à l’autre bout du fil sa voix languissante m’affirmer qu’elle n’a rien de spécial mais qu’elle se sent dans cet état d’esprit, avec ce vague à l’âme, qui coïncident avec ses prémonitions: » Je suis sûre qu‘aujourd‘hui, il va m‘arriver quelque chose de désagréable. Je me sens « en communion » avec le temps. » Eh bien, nous y voilà! Le soleil ne parvient pas à percer le gris du ciel. Il se plaît dans sa grisaille et cela influe sur l’humeur de mon amie Pipelette. En outre, elle n’a pas vu le petit oiseau chanteur qui, dès les premières lueurs du jour, vient gazouiller sous sa fenêtre. Il n’en faut pas plus pour lui ôter toute envie de rire et plaisanter. Mais je la connais bien! Après un début de conversation, elle va redevenir cette charmante compagne pleine d’humour et de joie de vivre. Pour l’instant, c’est ce côté latin qui domine et qu’elle ne parviendra jamais à chasser. Elle a gravées en elle toutes les superstitions héritées de sa grand’mère Amalia laquelle les tenait de ses deux « mémés » J’use enfin des grands moyens auxquels elle ne pourra résister: « Je me sens un peu seulette. Si vous veniez déjeuner avec moi? » Un « Oui, bien sûr! Un « ravalement de façade » , à grands renforts de crème et rouge à lèvres et me voilà! J’arrive. » Je suis certaine que nous allons passer une excellente journée car nous irons faire une promenade au bord de mer, en tâchant d’oublier les quelques coups de vent qui vont nous écheveler.
Je viens d’ouvrir le journal et je vois qu’en page 24, un titre en caractère gras nous informe que Monsieur Sarkozy, d’emblée, refuse un débat à quatre sur Internet, avant le premier tour des présidentielles. C’est catégorique. Par contre, Monsieur François Bayrou le souhaite. Notre gazelle Ségolène et Monsieur J.M Le Pen disent oui. Quatre visages nous apparaissent, bien différents. François, le premier est lancé dans la discussion; Notre Royale Ségolène, toujours très élégante, présente un dépliant qu’il m’est impossible de déchiffrer. A sa gauche, Monsieur Bayrou, lui fait suite, et défend son point de vue devant deux micros. Enfin, toujours aussi peu sympathique et, sur la photographie, faisant la moue, le yeux mi-clos, Monsieur Jean-Marie Le Pen. En quelque sorte, les quatre mousquetaires réincarnés. cela promet de beaux combats... oratoires mais soyons patients: ils ne manqueront pas jusqu’aux présidentielles. Nous aurons peut-être la chance d’entendre Madame Ségolène nous sortir quelques mots charmants de son cru sinon de celui de Monsieur Voltaire. Espérons que son raccourci de phrase ne sera pas un rallongi.
C’était hier mon anniversaire. Je vais vous taire le nombre de mes printemps car ce serait réitérer puisque je vous les ai déjà mentionnés. Tant pis si vous faites parti des compatriotes à la mémoire courte. Si la question vous intéresse, sachez que j’ai reçu entre autres cadeaux, un livre traitant de la vie d’Henri IV. On sait dans ma famille que j’ai un petit faible pour cette tête couronnée qui se comportait souvent, à quelques choses près! en homme plutôt qu’en roi. Bien sûr, sa façon de gérer sa vie privée ne pouvait que lui nuire et la liste de ses conquêtes offusquer, tous les braves gens honnêtes.
En feuilletant brièvement, cet album, une page m’apparaît avec, en titre : une affaire de sorcellerie à Loudun. Cette ville du Poitou me fit souvenir qu’au cours du siècle dernier, on avait parlé dans la presse d’une bonne dame qui avait vécu dans cette ville mais je ne me souviens plus pourquoi son nom était mentionné. J’apprend que lors d’une épidémie de peste, on avait enregistré la mort de 3500 personnes. La population avait pu admirer le courage du curé de l’église Saint-Pierre, Urbain Grandier, qui s’était dépensé pour aller au chevet des malades. Au lieu de récompenser ses mérites, on l’accusa d’être au centre d’une des plus fameuses affaires de sorcellerie du siècle. la principale accusatrice, mère Jeanne des Anges, supérieure au couvent des ursulines, se dit victime des démons associés à Grandier. Le couvent aurait été ensorcelé par un bouquet de roses. Les sœurs disent qu’elles sont victimes de phénomènes, entendent leur nom dans les couloirs, reçoivent des coups sans qu’elles ne voient ceux qui les leur distribuent. L’évêque envoie des exorcistes. L’affaire va durer deux ans. Le confesseur des ursulines, le dit Urbain Grandier, finira par être arrêté, en 1633 malgré qu’il proteste de son innocence. Mais il y a confrontation avec les religieuses qui, possédées, entrent en transe et, l’écume aux lèvres, se mettent à proférer d’épouvantables blasphèmes. Le pauvre bougre est soumis à la torture des brodequins, appareils qui enserrent les jambes du supplicié, et lui brisent les os. Il continue à se dire innocent? Qu’à cela ne tienne! Deux stratagèmes finiront par le perdre. Un chirurgien complaisant fait mine de piquer différents points du corps de Grandier, avec une lancette, pour démontrer que certaines zones sont insensibles, ce qui prouverait son caractère démoniaque. Enfin, on produit un faux écrit en lettres de sang dans lequel le malheureux prêtre aurait signé un pacte avec le diable. Tout cet ensemble de faits aurait le pouvoir de surtout faire rire la Marionnette de l’An 2000 mais à cette lointaine époque, on leur accorde crédit et Grandier sera finalement condamné au bûcher et brûlé vif, le 18 août 1634. La peine de mort our sorcellerie ne sera abolie qu’en 1672, par Colbert.
Je passe une veste sur ma robe; je sors sur ma terrasse et je sens ce bon air venu de la mer toute proche, qui vient caresser doucement, mes joues. Je me sens détendue; heureuse de vivre à une époque où je suis la première à dire sans trop réfléchir,
qu’il n’y a plus de justice et, en signe de mea-culpa, ce soir, je vais réciter ma prière avec bien plus de conviction. Ainsi soit-il !!!...