mardi 20 juin 2006

La chaleur

Un rêve insensé pour rafraîchir les heures: les arroser comme de vulgaires plantes.. Vous me diriez que çà ne tient pas debout et vous auriez raison. Il faut nous résigner à subir cette température semi-coloniale avec le courage habituel du Français face à ce qui ne peut être évité. Chaque jour, je regarde les nuages arrivant d’Italie d’un air belliqueux mais ces combattants doivent se sentir fatigués et leur colère s’émousse comme une épée qui a trop servi. Il paraît que la canicule aurait tué cette année 2006, 112 personnes, dont pour plus de la moitié, d’un âge avancé. Si je ne faisais pas partie de cette catégorie, je dirais que c’est normal ( faites comme si je n’avais rien dit!) « Juillet le plus chaud depuis 1950 », nous apprend le journal. La vague de chaleur a duré 19 jours, loin du bilan catastrophique de 2003. De quoi on ose se plaindre? J’avais écrit ce qui précède voilà trois mois et aujourd’hui, on ne peut plus parler de chaleur. Les petites laines ne sont pas de trop, et le temps qui passe nous rapproche des pluies. Il faudrait bien que çà se produise, car les plantes et les arbres, après avoir puisé de leurs racines, un peu d’humidité dans le sol, seraient bien aises de recevoir une belle ondée, de l’eau du ciel. Cela me remémore un fait qui s’est produit voilà maintenant bien longtemps. Pour « me regonfler les accus », après une méchante grippe, les Facultés m’avaient expédiée à la montagne, et j’avais choisi Saint-Etienne-de-Tinée. Cette année-là, la sécheresse sévissait à tel point que Monsieur le curé, dans ses messes, s’unissait à ses fidèles, pour demander au ciel sinon la mousson, mais tout au moins, une bonne averse. Hélas, le temps passait sans que le moindre petit nuage, viennent précéder les gros pour faire revivre les plantes qui continuaient à se dessécher. Un matin, un bruit anormal me fit lever d’un bond. De ma fenêtre, je vis défiler dans le petit sentier derrière l’hôtel, Monsieur le curé, son modeste clergé et, parapluies protecteurs en mains, les fidèles enfin satisfaits, faisant des arrêts devant chaque petite niche, abritant des élus célestes. La pluie enfin était là. Mais après une bonne semaine où elle ne cessa, les fidèles en eurent assez. Ils demandèrent au pauvre curé, de prier le Ciel de faire cesser le déluge. Ce dernier, qui ne manquait pas d’humour, leur répondit qu’ils ne devaient pas se plaindre s’ils avaient été entendus au-delà de leurs désir: « Vous avez voulu la pluie, par le biais de ferventes prières? Eh bien, de quoi vous plaignez-vous? Vous avez été exaucés. Qu’est-ce que vous pouvez exiger de plus? Quant à moi, je n’y peux rien, si ce n’est m’incliner devant la volonté du Seigneur. » Et la pluie cessa lorsque ce dernier le voulut bien. Comme vous pouvez le supposer, les fidèles ne furent pas contents et en voulurent au curé pour sa réponse. Punition du ciel ou résultat des prières des fidèles vindicatifs: le pauvre curé tuberculeux, qui avait obtenu sa cure, pour soigner ses poumons malades, quitta Saint-Etienne pour l’hôpital d’où il ne tarda guère à décéder.

vendredi 9 juin 2006

Sympathique petit porcelet

Petit goret deviendra grand. Toutefois, s’il savait ce qu‘on lui ferait quand il serait adulte, il commencerait très tôt sa grève de la faim, pour devenir aussi maigre qu’un coucou. Si l’on en croit les sommités ornithologiques, plus celles représentées par les " Mesdames Je-Sais-Tout ", ces oiseaux, par ailleurs d’apparence charmante, seraient maigrichons. Sans doute, est-ce là une raison majeure pour qu’ils puissent voler aisément de la mignonne fauvette à la mésange, ( puis inversement ) dont, après avoir brisé l’union consacrée par le dieu des ovipares, ils piétinaient sans pitié le coeur. Ce vilain emplumé, non content de semer la discorde dans les ménages-volants, avait en sus, l’audace de se blottir dans le nid de ses conquêtes, pour y pondre ses oeufs. Je ne pense pas fastidieux de vous remémorer ce péché plus que mignon du drôle d’oiseau. C’est ainsi que l’écrivaillon-femelle, dont j’ai peu d’honneur de faire partie, sautant du cochon adolescent au coucou adulte, sans imaginer une seconde combien ce tour de passe-passe est difficile à exécuter dans la nonantaine, n’a aucun scrupule pour en arriver à noircir les pages blanches de son cahier d’écolière.
Sans être une copie presque conforme de la tendre Brigitte, je trouve qu’on fait trop souvent fi de la vie des animaux en les sacrifiant pour toutes sortes de raisons qui, si elles leur étaient dévoilées, les feraient s’échapper à toutes pattes. Toutefois, sans vouloir m’étendre, je dois reconnaître que la Marionnette avec majuscule, ne serait guère différente si elle le pouvait, lorsque nos dirigeants déterrent la hache de guerre Je m’attendris devant une photographie représentant une petite souris qui , en effigie, ne provoque en moi, aucun affolement. Savez-vous que pour nos ancestrales ennemies, l’échographie du cerveau est un grand danger? Pauvre petite Minnie! Elle avait déjà tant à faire avec Gros-Minet! Il lui faut à présent, beaucoup plus se méfier des savants, qui dissèquent à plaisir chaque parcelle de leur anatomie et qui, en fait, sont beaucoup plus menaçants que les gros matous.
Je ne sais, si vous êtes des fervents lecteurs, de la kyrielle de magazines qui circulent dans le monde? Si oui, je vous plains grandement. J’ai eu la curiosité, dimanche dernier, de feuilleter l’un d’entre-eux, dont je vous tairai le nom... par compassion!
C’était l’heure bénie où la ménagère, le café servi, après avoir empilé les assiettes et couverts dans la machine à laver, enlève ses chaussures à petits talons pour les troquer contre des pantoufles, se blottit dans un confortable fauteuil et saisit sur le guéridon voisin, une pile d’illustrés, qui font la joie mais amoindrissent le porte-monnaie de ses filles. Eh bien, il y a quatre jours, cette ménagère comblée, c’était moi et je ne m’attendais pas à tout ce qui allait m’être dévoilé, suite à mon " butinage".Au cours des pages, on s’attriste sur des séparations de comédiens, on se réjouit devant ces stars qui sont dans une situation dite"intéressante"; on applaudit la sortie de l’église qui a sanctifié l’union d’un couple célèbre du 7ème art. Deux Marionnettes-touristes en goguette, coiffées du traditionnel canotier faisant partie du plumage des irrésistibles gondoliers, se laissent bercer par les cantates du leur, tandis que l’embarcation se laisse glisser le long des canaux de l’éternelle Venise, très loin de bénéficier de l’onde pure qui régala la petite chèvre de Monsieur Seguin. Poursuivant ma lecture, me voilà fixée sur moult sujets. Par exemple, en bref, que Bern veut tout faire ( meilleurs voeux ), Borotra, maire indigne ( oh! Que c’est vilain! ); Brigitte est tombée ( non, ce n’est pas celle que Dieu a créée );Fogiel se paie Manoukian ( hum!!! )... etc... etc... Probable dopage chez les maillots jaunes ( le mal court aussi vite que les maladies infantiles à l’école Maternelle ) Il y avait longtemps que nous n’avions entendu parler de la délicieuse Céline Dion. Il paraît qu’elle serait un bourreau de travail. Mon Dieu! A la voir si resplendissante aux côtés de son Réné, il faut croire qu’elle a enfin trouvé le secret pour conserver un ravissant visage, un corps de déesse et un sourire de connivence, avec son enviable époux. Par jalousie, je passerais sur la page des soirées mondaines, où je ne vois que des minois resplendissants. Or, et fort heureusement, ce n’est pas invariablement grâce aux liftings, ceux-ci inopérants pour les cous disgracieux ou les mains cruellement tachetées. Les personnes hésitantes lors d’un achat, trouveront par bonheur une page publicitaire, dans laquelle elles ne peuvent que découvrir, chaussures à leur pied, même si ce qu’elles recherchent, n’en font pas partie. Je ne peux me résoudre, à ne pas vous parler, du rôle des plus délicats qui consiste dans le choix d’un prénom au moment où l’enfant paraît. Il y a exactement un siècle, l’enfant devait porter un prénom indigeste tel que Anatole pour les garçons, afin d’honorer le grand’ père, Héloïse, pour les filles dans le but de ne pas se mettre à dos la grand’mère. Je bénis mon ange gardien qui me permit d’allonger la liste des Andrée au lieu de celle des Marcellin et Marcelline, qui furent lot de mes grands’parents paternels, trandis que j’aurai pu porter celui moins digestible de, Angéline ou Victorine, côté maternel. Plus tard, les Dupont et Durand choisirent de préférence celui du chef de l’Etat. Mais cela ne dura qu’un temps et Philippe suivit le destin de Pétain. Il y eut ensuite, une recrudescence des prénoms étrangers dans le clan des snobs. Puis, à présent, on en invente. JADE est en tête mais si elle a un petit frère, pourquoi ceux qui jouent à papa-maman ne l’appelleraient-ils pas ZEUS? Voilà qui dépasse les limites du possible. Comment peut-on avoir l’audace de baptiser ainsi son enfant? Il est des terrains qu’il ne faut vraiment pas franchir si on veut esquiver l’explosion toujours possible, d’une mine. Quel snobisme et qu’elle prétention! Songez au jour où ce pauvre enfant devra aller à l’école laïque, ou n’importe quel établissement religieux!
J’ai gardé pour la fin l’image de Catherine Deneuve, absolument en beauté. Il est dommage que la page 12, nous informe d’une importante nouvelle: elle va se faire refaire les seins. Cela n’aurait rien d’étonnant et vraiment, ce ne sera pas la première. Cependant, ce qui est absolument hurluberlu, c’est le rembourrage qu’elle leur réserve, soit "que les cendres de son mari soient placées dans ses prothèses mammaires."On n’arrête pas le progrès. C’est ce que j’affirme avec force, depuis le début du siècle.
Jadis, la veuve étrennait une nouvelle tenue, qu’elle ne quittera pas de six mois, au moment de l’ensevelissement de son cher époux: robe noire avec la jupe atteignant les cheville; chapeau de même teinte alourdi par un long voile de crêpe. Le mouchoir lui-même qui lui permettait de sécher ses larmes, était entouré d’une large bande noire. Le semestre suivant, on lui permettait le port du blanc et du mauve, pour rester fidèle à l’étiquette. Ensuite, sapristi, elle avait bien le droit de convoler à nouveau et alors, toutes les couleurs lui étaient permises. Mais j’en reviens à l’heure actuelle. Je suis surtout obsédée par l’étrange souhait de Catherine et Dieu me pardonne! Je le trouve tout à fait ridicule puisque, en outre, l’opération va probablement être diffusée sur l’une de nos chaînes nationales: M 6, pour ne pas la nommer. Une façon comme une autre de se refaire une petite célébrité par nostalgie du passé. Doux Jésus! Anges du Paradis, sacrebleu!!! Où allons-nous , vierge Marie!!!.. où allons-nous!!!